A Paris les guerres intestines ne cessent jamais à droite. Les prochaines législatives en offrent un nouvel exemple.
Avec dix-huit circonscriptions en jeu et 301 candidats en lice, la capitale suscite les convoitises. Mise à mal à Paris par une série d’échecs électoraux depuis 2001, la droite compte sur les législatives pour relever la tête. Pourtant, les guerres intestines demeurent à l’UMP et les dissidences pourraient fragiliser un peu plus un parti dont l’image est écornée. Une image que le parti veut essayer de lisser samedi à Paris, lors d’un « séminaire de travail » à l'hôtel Pullman Montparnasse. Si la place de l’ex-Premier ministre, François Fillon, semble sur la bonne voie dans une 2e circonscription traditionnellement acquise à la droite, trois sièges annoncent une campagne compliquée pour l’UMP.
1- Duel à couteaux tirés entre Debré et Kuster
Partie dans la bataille des législatives très tôt, la maire UMP du 17e, Brigitte Kuster, a mal digéré que son parti préfère investir le député sortant Bernard Debré. S’estimant légitime dans la 4e circonscription (à cheval sur les 17e et 16e arrondissements), elle a donc choisi de se présenter sans l’étiquette UMP, dont « elle s’est mise en congé ». Selon elle, l’UMP n’a pas respecté la parité dans la capitale. Une position que partage Rachida Dati. La maire du 7e est ainsi entrée en guerre cette semaine contre le candidat investi, Bernard Debré, qu’elle a traité ce mardi de « misogyne » sur Twitter, appelant à voter pour Brigitte Kuster. Une remarque qui n’a pas été appréciée par le député sortant qui s’est fendue sur son blog d’une longue lettre au vitriol à l’attention de Rachida Dati.
2-Beigbeder doit faire ses preuves
Baptême du feu pour Charles Beigbeder. L’homme d’affaires a posé ses valises dans la 8e circonscription (12e et 20e arrondissements), où la gauche est majoritaire. Accusé de parachutage par ses adversaires, il reconnaît qu’il devra faire ses preuves. « C'est vrai, je ne viens pas de la politique, mais je suis chef d'entreprise : professionnel et méthodique », explique-t-il. Pourtant, c’est dans son propre camp que les critiques ont été les plus véhémentes. La sénatrice UMP de Paris et proche de François Fillon, Chantal Jouanno n’a pas témoigné sa sympathie à Charles Beigbeder, ami de Jean-François Copé, lorsqu’il a été investi. Si bien que lorsque Mme Jouanno a annoncé que dans le cas où le FN arrivait au 2d tour dans certaines circonscriptions, elle « préférait voter PS », l’homme d’affaire avait aussitôt fait feu : «Elle est irresponsable. Je lui conseille de prendre sa carte au Parti socialiste ». Ambiance…
3- Goasguen indéboulonnable mais handicapé par deux dissidents
Si le député-maire UMP du 16e arrondissement se dit serein en vue de sa réélection, il n’en demeure pas moins que Claude Goasguen compte deux dissidents dans ses rangs à droite. Les DVD David Alphand et Valérie Sachs pourraient prendre quelques points à ce poids lourd de la politique parisienne. La 14e circonscription ne lui serait alors peut-être pas acquise dès le premier tour.