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Squarcini quitte la Direction du Renseignement

Bernard Squarcini le 17 janvier 2012 à Paris[AFP/Archives]

Départ de Bernard Squarcini de la DCRI mais pas de remise en question du dispositif global : l'arrivée de François Hollande à l'Elysée ne devrait pas modifier profondément le fonctionnement et les moyens de la communauté française du renseignement, selon les experts.

Une étude publiée il y a un mois par le groupe Orion de la Fondation Jean Jaurès, proche du PS et dirigée par Louis Gautier, spécialiste des questions de défense et de renseignement au PS, ne rejette pas en bloc le dispositif mis en place en 2007.

Cette nouvelle architecture, voulue par Nicolas Sarkozy, avait été marquée par la création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) regroupant DST et RG, celle du Conseil national du renseignement et du poste de coordonnateur du renseignement installé à l'Elysée.

Elle découlait du Livre blanc sur la défense et la sécurité de juin 2008 qui érigeait pour la première fois le renseignement en "fonction stratégique".

L'étude d'Orion préconise notamment soit de garder l'option "présidentielle" actuelle soit de créer un secrétariat d'Etat ou un haut-commissariat au Renseignement, chargé de diriger les 12.000 hommes et femmes de la communauté du renseignement : DCRI (ministère de l'Intérieur); Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Direction du renseignement militaire (DRM), Direction de la sécurité et de la protection de la défense (DPSD), ces trois services étant sous la tutelle du ministère de la Défense.

En attendant d'éventuelles modifications, la première décision du gouvernement portera sur le départ de Bernard Squarcini, premier directeur de la DCRI, mis en examen dans le dossier des fadettes (écoutes visant des journalistes du Monde enquêtant sur l'affaire Bettencourt) et plus généralement accusé d'avoir monté un "cabinet noir" au profit de Nicolas Sarkozy, ce qu'il récuse avec force.

Erard Corbin de Mangoux, depuis trois ans et demi à la tête de la DGSE, ne devrait pas quitter trop rapidement son bureau du boulevard Mortier en dépit de sa nomination par Nicolas Sarkozy. Sa gestion sur le terrain de la crise libyenne et le soin apporté 24 heures sur 24 par son service aux très délicates affaires d'otages plaident pour son maintien, explique à l'AFP un ex-chef de service de renseignement sous couvert de l'anonymat.

Sous François Hollande, le gouvernement pourrait même procéder à un rééquilibrage DCRI/DGSE après trois années marquées par la domination de la DCRI (4.000 personnes). Pour ce faire, il devra trancher entre les partisans au PS qui veulent garder à la DCRI le rôle de pivot du renseignement national et ceux qui veulent redonner "plus de visibilité" à la DGSE (5.000 personnes).

Le sort d'Ange Mancini, coordonnateur du renseignement à l'Elysée depuis mars 2011, sera plus simple à régler. Le préfet, âgé de 67 ans, est atteint depuis deux ans par la limite d'âge.

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