Afghanistan, Otan, budget... La défense offre plusieurs points de consensus, comme le maintien de la dissuasion nucléaire ou l'indépendance nationale, mais également de grosses divergences entre les principaux candidats à l'élection présidentielle.
AFGHANISTAN
Objet de vives polémiques début 2012, le calendrier de retrait des soldats français d'Afghanistan reste un point de désaccord entre les candidats.
. Nicolas Sarkozy a décidé fin janvier d'avancer à fin 2013 le retrait des forces combattantes françaises, alors que le calendrier de l'Otan fixe à fin 2014 le départ des soldats de la coalition.
. François Hollande, son rival socialiste, s'est quant à lui prononcé pour un retrait des troupes combattantes fin 2012.
. Marine Le Pen, candidate Front national, et Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) veulent un retrait "immédiat" des troupes. L'écologiste Eva Joly souhaite qu'elles rentrent "le plus rapidement possible" et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) estime qu'il est "plus que temps" de les rapatrier.
. François Bayrou (MoDem) écarte pour sa part tout "retrait précipité" autant que le "maintien artificiel" de troupes sur le terrain.
OTAN
. Nicolas Sarkozy estime que sa décision de réintégrer, en 2009, le commandement intégré de l'Otan, a renforcé l'influence de la France au sein de l'Alliance atlantique.
. François Hollande n'entend pas revenir sur cette décision, mais veut en faire le bilan pour assurer au mieux l'"indépendance" et le "rôle" de la France.
. Marine Le Pen souhaite la sortie du commandement intégré et, à terme, de l'Alliance atlantique, de même que Jean-Luc Mélenchon. Nicolas Dupont-Aignan est farouchement opposé à la réintégration dans le commandement intégré.
. François Bayrou ne reviendrait pas sur cette réintégration, mais souhaite un "rééquilibrage entre l'Europe et les Etats-Unis".
DISSUASION
C'est le point de consensus entre les principaux candidats, favorables au maintien de la force de dissuasion nucléaire pour garantir l'indépendance de la France.
. "Assurance-vie de la France" pour Nicolas Sarkozy, "indissociable de notre sécurité" pour François Hollande, le maintien de la force de dissuasion est également défendu par Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan.
. Eva Joly, la candidate écologiste, se singularise sur cette question et prône "la sortie progressive et maîtrisée du nucléaire militaire".
BUDGET
Pour la plupart des candidats, la défense ne doit pas être "une variable d'ajustement" du budget de l'Etat. Mais en période d'économies forcées, les 31 milliards d'euros du budget de la défense (pour 2012) suscitent des convoitises pour l'après-présidentielle.
. Nicolas Sarkozy entend poursuivre l'effort financier pour que "la France soit en état de maintenir son rang sur la scène internationale".
. Pour François Hollande, la défense contribuera "dans les mêmes proportions que les autres missions de l'Etat" au redressement économique de la France.
. Marine Le Pen souhaite parvenir sur cinq ans à l'objectif "de consacrer à la défense 2% du PIB (hors pensions) au lieu de moins de 1,6% aujourd'hui". 2% du PIB, c'est aussi le seuil fixé par Nicolas Dupont-Aignan.
. François Bayrou veut que "l'effort qui sera demandé à l'armée" soit le même que celui imposé aux administrations publiques, "à l'exception de l'Education nationale".
. Jean-Luc Mélenchon n'entend pas non plus réduire le budget défense pour ne pas "paralyser nos capacités opérationnelles".
DEFENSE EUROPEENNE
A la traîne ces dernières années, l'Europe de la défense est plébiscitée par plusieurs candidats.
. Nicolas Sarkozy veut "une Europe forte et protectrice" et promet de "renforcer les actions entreprises", notamment le rapprochement franco-britannique en matière de défense.
. François Hollande a fait d'"une vigoureuse relance" de la défense européenne l'une de ses priorités.
. Pour François Bayrou, la défense européenne est "une ardente obligation" pour consolider notamment "notre base industrielle de défense".
. Marine Le Pen est en revanche "farouchement contre le processus de mutualisation de nos capacités nucléaires avec l'Angleterre".
. Jean-Luc Mélenchon prône pour sa part un système d'alliance "altermondialiste" et remettrait en cause l'accord franco-britannique.