Jacques Cheminade, candidat à l'élection présidentielle, a estimé que la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) pouvait continuer de fonctionner durant 60 ans, mardi lors d'une visite sur le site de la plus ancienne centrale du parc français.
"L'Agence de sécurité nucléaire (ASN) conclut qu'on peut continuer. Je pense qu'il faut continuer jusqu'à 60 ans, mais à une condition : qu'on continue pour être une plate-forme de décollage qui permettra de passer aux formes du nucléaire de l'avenir", a déclaré M. Cheminade en évoquant "le nucléaire de quatrième génération".
La centrale de Fessenheim a été mise en service en 1977, à l'origine pour une durée de vie de 30 ans. En service depuis 34 ans, l'ASN a estimé fin 2011 qu'elle pouvait continuer à fonctionner à l'issue de sa visite décennale sur le réacteur N.1.
"Le nucléaire et l'espace apparaissent pour certains hors de la réalité. Or pour moi c'est la réalité, c'est explorer là où l'homme a pu comprendre et maîtriser un phénomène dans la nature", a ajouté M. Cheminade.
Celui-ci s'est entretenu mardi matin durant une heure avec le directeur de la centrale de Fessenheim, Thierry Rosso, puis durant une heure avec les syndicalistes de l'usine. Il a ensuite visité la partie non-nucléaire de la centrale.
"C'est la première fois que j'entends un candidat parler du nucléaire de quatrième génération", a souligné Angelo Murgante, de l'intersyndicale.
Nicolas Sarkozy avait visité la centrale de Fessenheim le 9 février. Il s'était posé en sauveur de la filière nucléaire et avait confirmé la poursuite de l'exploitation de la centrale.
Le candidat PS François Hollande, qui a, au contraire, annoncé la fermeture du site s'il est élu, avait quant à lui reçu les syndicalistes de l'usine à Paris le 19 mars. Il avait été hué par la délégation des salariés à sa sortie de l'entrevue.
La centrale de Fessenheim dispose de deux réacteurs de 900 mégawatts. Elle est décriée à cause de son âge et de sa construction au bord du Rhin, sous le niveau du fleuve et dans une zone sismique, selon les écologistes.