James Cameron a récemment fait des révélations chocs sur l’accident du submersible Titan. Le réalisateur de «Titanic» pointe du doigt la réaction des gardes-côtes et souligne que l'appareil n'aurait pas dû être légalement autorisé à transporter des passagers.
Consterné. James Cameron, réalisateur du film culte «Titanic» en 1997, reste un grand spécialiste de la plongée sous-marine, comptant notamment à son actif une trentaine de plongées sur l'épave du célèbre navire dans l'océan Atlantique Nord, près de l'endroit où le Titan d'OceanGate a implosé. Il a d'ailleurs exprimé toute sa consternation concernant cet accident, qui a coûté la vie à cinq personnes en juin 2023.
Alors que les familles des victimes ignorent aujourd’hui encore comment le drame s'est produit, le réaisateur a confié dimanche dans une interview de 60 minutes avoir proposé son expertise aux responsables de la Garde côtière américaine, mais avoir essuyé un refus. «Je me suis porté volontaire pour faire partie du comité d'enquête de la Garde côtière», a-t-il révélé. «Ils devraient m'inviter, mais ils ne le font pas. Pourquoi écouter un scientifique ?», a-t-il dit ironiquement. «Je pense qu'ils veulent faire les choses à leur manière et franchement, je pense qu'ils se masquent la face et qu'ils ne veulent pas d'opinions extérieures. C’est juste mon interprétation.»
Pour le réalisateur, la mission OceanGate n'aurait tout simplement jamais dû avoir lieu. «Ces types ont enfreint les règles», a-t-il dit. «C’est très simple. Ils n'auraient pas dû être légalement autorisés à transporter des passagers». À bord du Titan se trouvaient le PDG d'OceanGate, Stockton Rush, l'explorateur milliardaire Hamish Harding, l'homme d'affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils adolescent Suleman, ainsi que le légendaire expert du Titanic Paul-Henri Nargeolet, qui était également un grand ami de James Cameron. «Ils n'avaient pas de classification. Théoriquement, ils n’auraient pas dû être légalement autorisés à transporter des passagers. «Oui, je pense que la tragédie est que (M. Rush) a emmené d'autres personnes avec lui. Il aurait dû écouter les avertissements.»
«Faux espoirs»
James Cameron a par ailleurs déploré le fait que de faux espoirs aient été dans un premier temps donnés aux familles quant à l'existence de survivants, et la possibilité de les secourir. Précisant qu’il ne pensait pas que les garde-côtes avaient été malhonnêtes dans leurs efforts de recherche, il regrette profondément qu’ils aient selon lui dissimulé «inutilement» des informations aux proches des victimes. «Je pense qu'ils ont suivi une procédure qui a été tortueuse pour la famille. Ils n'ont tout simplement pas communiqué. Ils avaient été informés par les renseignements navals qu'un événement d'implosion avait été repéré aux coordonnées du site de l'épave du Titanic». Cet «événement d'implosion» signalait selon lui déjà sans erreur possible que les personnes à bord étaient mortes.
«Je veux dire que ma mâchoire s'est littéralement ouverte de plus en plus chaque jour (…) Tout le monde courait partout avec les cheveux en feu alors que nous savions exactement où se trouvait le sous-marin. Mais personne ne pouvait admettre qu'il n'avait pas les moyens de descendre et de voir. Alors qu’ils couraient partout, le monde entier attendait, retenant son souffle, en parlant de 96 heures d'oxygène (mais) nous savions tous qu'ils étaient morts. Nous avions déjà levé un verre, vous savez, porté un toast à nos camarades tombés au combat (dès le) lundi soir.»
La disparition du submersible avait déclenché un effort de recherche massif de plusieurs jours de la part de la Garde côtière américaine, avec l'aide des autorités canadiennes. Des restes du sous-marin, avaient été retrouvés le 22 juin, et des restes humains présumés quelques jours plus tard.
James Cameron a par ailleurs fait savoir qu'il prévoyait d'honorer son défunt ami, Paul-Henri Nargeolet, en retournant une fois de plus sur le Titanic. «Nous prévoyons de construire un sous-marin pouvant atteindre 4.000 m de profondeur, et nous le ferons, et je retournerai peut-être même sur le Titanic à bord de ce sous-marin, juste pour prouver que si c'est bien fait, cela peut être fait en toute sécurité», a-t-il déclaré.