En direct
A suivre

Tir mortel sur le tournage de Rust : une procureure donne du crédit à la thèse selon laquelle Alec Baldwin n’aurait pas tiré

L’acteur avait clamé ne pas avoir appuyé sur la gâchette.[Dimitrios Kambouris / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

La procureure du district de Santa Fe a déclaré avoir effectué des tests qui tendraient à prouver qu’Alec Baldwin a pu ne pas presser sur la détente lors du drame qui a coûté la vie à la directrice de la photographie Halyna Hutchins sur le tournage du film «Rust».

«La détente n'a pas été pressée... Je n'ai pas pressé la détente», avait clamé l'acteur lors de sa première interview depuis l'accident mortel. Il avait affirmé qu’au moment du drame, la victime, Halyna Hutchins, lui donnait des instructions sur la façon de tenir son revolver lors d'une répétition. Il avait déclaré ne pas se sentir ni coupable ni même «responsable» de la tragédie, assurant que la victime lui avait elle-même demandé de pointer vers elle le revolver, censé être totalement inerte. «Je tiens l'arme comme elle me dit de la tenir (...). Je commence à armer le chien. Je ne vais pas presser la détente. Je relâche le chien et le coup part.», avait-il décrit.

Pour vérifier les propos d'Alec Baldwin, Mary Carmack-Altwies, la procureure du district de Santa Fe, dit avoir procédé à sa propre reconstitution. Pour effectuer son test, elle s'est procuré une arme du même modèle et, après s'être assurée qu'elle était déchargée, a reproduit les gestes décrits par Alec Baldwin. «L'un des enquêteurs de mon bureau possède un revolver de ce type, très ancien, et il l'a donc apporté à ma demande afin que nous puissions l'examiner et voir si cela était possible.», a-t-elle déclaré dans une interview publiée ce 18 février par Vanity Fair.

«Vous pouvez tirer le chien sans appuyer sur la gâchette et sans le verrouiller. Vous le tirez jusqu'à mi-parcours, il ne se verrouille pas. Et si vous le relâchez, le percuteur peut frapper l'amorce de la balle» a estimé Mary Carmack-Altwies. Cette dernière confie cependant ne pas connaître «grand-chose aux armes à feu, et certainement pas aux revolvers des années 1850». Son expérience précisons-le n’a pas valeur de preuve et il en revient pour l’heure au FBI de livrer ses conclusions. L’arme est scrutée, mais les enquêteurs cherchent notamment aussi à savoir comment des munitions réelles ont pu se trouver sur le tournage, ce qui est en théorie formellement interdit.

La famille charge Alec Baldwin

Le 21 octobre 2021, sur le tournage du western Rust à Santa Fe, Alec Baldwin a tué accidentellement la directrice de la photographie Halyna Hutchins. Le comédien aurait appuyé sur la gâchette d'une arme qui aurait dû être chargée à blanc. La thèse de l'accident est privilégiée et des manquements au niveau de l’équipe en particulier de l’armurière ont été pointés du doigt. Si pour l’instant aucune arrestation n’a eu lieu dans ce dossier, des poursuites pénales ne sont pas exclues.

La famille d’Halyna Hutchins, a récemment déposé plainte contre l’acteur Alec Baldwin et d’autres producteurs du film, mettant en cause «les mesures de réduction des coûts et le comportement imprudent de Baldwin et d’autres», avait indiqué le Los Angeles Times.  Elle réclame des dommages et intérêts «substantiels», ont annoncé ses avocats qui ont recensé «au moins 15 critères» en vigueur dans l'industrie du cinéma qui ont été ignorés sur le tournage de «Rust» par la production.

Comme le rapporte l’AFP, l’un d’entre eux estime notamment qu'un revolver factice aurait dû être employé plutôt qu'une arme opérationnelle et qu'il n'y avait pas d'individu qualifié pour manipuler les armes à feu au moment de l'accident. Il a en outre déploré le fait que l'équipe n'ait pas été dotée d'équipements de protection, comme c'est le cas lors du tournage de certaines scènes nécessitant le tir de cartouches à blanc.

La balle meurtrière avait également touché le réalisateur Joel Souza, qui s’est quant à lui heureusement remis de ses blessures.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités