Natalie Portman a été élevée au rang de star à l’âge de 12 ans après une performance remarquable dans le film de Luc Besson, «Leon», en 1994. Un succès qui a toutefois profondément influencé son évolution en tant que femme.
Invitée du podcast de Dax Shepard, Armchair Expert, la comédienne aujourd’hui âgée de 39 ans a parlé très librement de son enfance, de la parentalité, et des difficultés à grandir sous le feu des projecteurs. Elle explique notamment que, après la sortie en salles de Leon, et le succès colossal rencontré par le film, elle ne s’est pas «autorisée» à exprimer librement sa personnalité. Une contrainte dans son développement personnel imposée par le fonctionnement même de l’industrie du cinéma.
«Avoir été sexualisée à un si jeune âge m’a éloigné de ma propre sexualité parce que cela m’a effrayé», raconte-t-elle à Dax Shepard dans cette conversation passionnante de 90 minutes. «Tellement de gens ont eu l’impression que j’étais super-sérieuse, prude et très vieux jeu à mesure que je grandissais. Mais c’est quelque chose que j’ai consciemment cultivé car cela me permettait de me sentir en sécurité. Si quelqu’un vous respecte, cette personne n’essaiera pas de vous réduire à un simple objet», poursuit-elle.
Les choix professionnels de Natalie Portman se sont également faits afin de ne pas entretenir cette image. En 1997, elle explique avoir refusé le rôle de Lolita dans une adaptation au cinéma du livre de Vladimir Nabokov – qui raconte l’attirance sexuelle entre une fillette de 12 ans et un homme d’âge mûr – car elle ne voulait pas apparaître dans des scènes explicites qui ne feraient qu’alimenter les fantasmes de certains dans la réalité. Tout comme refuser des scènes de baisers ou d’amour dans certains films s’est clairement imposé comme une technique d’auto-défense, avoue la comédienne.
«A cet âge, vous avez votre propre sexualité, et vous avez vos propres désirs, et vous voulez explorez cela… Mais vous ne vous sentez pas en sécurité pour autant. Donc vous bâtissez une forteresse», continue-t-elle.
Pour illustrer les débordements dont elle a été victime plus jeune, Natalie Portman a rappelé un sujet qu’elle avait déjà abordé en 2018, à la tribune d’une marche des femmes à Los Angeles, à savoir le «terrorisme sexuel» qu’elle dit avoir subi de la part d’une station de radio locale ayant mis en place un compte-à-rebours allant jusqu’à ses 18 ans : «Une manière détournée d’indiquer l’âge légal où il allait être possible de coucher avec moi», précise la comédienne.