Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «violences», «agression sexuelle» et «séquestrations» après les plaintes de trois femmes contre le rappeur parisien Moha La Squale, a-t-on appris mardi de source proche du dossier et auprès de leur avocat.
L'avocate de Moha La Squale, Me Elise Arfi, n'a pu être jointe dans l'immédiat.
«Il y a au total six victimes, dont trois avec une identité connue» qui ont porté plainte lundi soir au commissariat du IXe arrondissement, a indiqué la source proche, confirmant une information du Point.
Les trois autres devraient porter plainte à leur tour prochainement, selon cette source.
Certains faits remontent à plus de deux ans
Les plaignantes, âgées de 23 à 28 ans, «ont fourni à la police des témoignages assez longs» et «les auditions se sont terminées ce matin tôt», a expliqué à l'AFP leur avocat Thibault Stumm. «Certains faits remontent à plus de deux ans, d'autres à quelques mois», a-t-il ajouté.
Depuis dimanche, le rappeur de 25 ans est ciblé sur les réseaux sociaux par des accusations de violences sexuelles et de menaces de plusieurs jeunes femmes, dont certaines ont exprimé leur volonté de porter plainte.
L'enquête a été confiée au premier district de police judiciaire.
Moha La Squale doit par ailleurs être jugé en mars pour un refus d'obtempérer aggravé, outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion. Il avait été interpellé en juin à la suite d'un contrôle routier de routine, les policiers ayant constaté qu'il faisait l'objet d'un mandat de recherche pour un «rodéo à moto» un mois auparavant.
Le rappeur a été l'une des grosses révélations de l'année 2018 avec son premier album «Bendero», plébiscité par le public (disque d'or, plus de 50.000 exemplaires vendus) et par la critique.
Nommé aux Victoires de la musique 2019, l'artiste charismatique aux cheveux longs, passé par le Cours Florent, s'était fait repérer avec des «freestyles» postés sur Facebook et YouTube, où on le voit rapper dans sa cuisine ou dans son quartier de «La Banane» à Ménilmontant, dans le XXe arrondissement.
Il y racontait déjà la rue, son quotidien et sa vie d'avant lorsqu'il était dealer et avait été en prison.