La romancière française Maylis de Kerangal a été couronnée lundi par le Grand Prix RTL-Lire 2014 pour "Réparer les vivants" (Verticales), dans lequel l'auteure suit pendant 24 heures le périple du coeur du jeune Simon, en mort cérébrale, jusqu'à la transplantation.
Prix Médicis en 2010 pour son roman "Naissance d'un pont" (Verticales), Maylis de Kerangal est née en 1967. Au début des années 1990, elle devient éditrice jeunesse chez Gallimard, puis crée la collection "Le Baron perché" aux éditions Vilo. Elle est aussi l'auteure de "Je marche sous un ciel de traîne" (2000), "La vie voyageuse" (2003), "Corniche Kennedy" (2008) ainsi que d’un recueil de nouvelles, "Ni fleurs ni couronnes" (2006) et d'une novella, "Tangente vers l’est" (2012, Prix Landerneau).
"Réparer les vivants", également récompensé lundi par le nouveau prix littéraire "Le Roman des étudiants France Culture-Télérama", décrit une aventure collective et intime où l'on voit le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeurer le siège des affects et le symbole de l'amour.
"Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps", écrit l'auteure.
Dans "Naissance d'un pont", Maylis de Kerangal décortiquait déjà, de façon à la fois intime et chorale, le processus de construction industrielle d'un viaduc moderne. Ce roman faisait irrésistiblement penser au "Pont sur la Drina" paru en 1945, du Prix Nobel de Littérature Ivo Andric, relatant la construction d'un pont entre la Serbie à la Bosnie, l'Orient à l'Occident.
Au total, ce sont 100 lecteurs de tous âges et de toutes catégories socioprofessionnelles qui ont choisi la lauréate du Grand Prix, précisent les organisateurs. Sous la co-présidence de Philippe Labro et de François Busnel, les rédactions de RTL et du magazine Lire ont sélectionné d'abord cinq romans, soumis ensuite à 20 libraires de 20 villes qui ont composé à leur tour des jurys régionaux au sein de leur clientèle.
En 2013, le Grand Prix RTL-Lire avait été décerné à Jeanne Benameur pour "Profanes" (Actes Sud).