«La brindille» fut l’idole des podiums. Plus qu’une égérie, la «brindille» a créé un mythe autour de sa personne. En bien ou en mal, la singulière personnalité de Kate Moss détonne dans un univers standardisé et artificiel. Tentative de portrait.
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«Kate Moss est l’un des plus grands mythes du XXIe siècle», assure Karl Lagerfeld : «Elle a un pouvoir d’identification très fort.» Repérée par Sarah Doukas de l’agence Storm, à l’aéroport JFK de New York, en 1988, Kate Moss, alors âgée de 14 ans, n’hésite pas à délaisser ses études pour les podiums. Propulsée très vite dans les pages mode de la presse britannique, la jeune fille ne tarde pas à défiler pour des créateurs de renom tels que John Galliano qui fait défiler alors qu’elle n’a que 15 ans,
En 1992, Calvin Klein fait de Kate Moss une star planétaire en la choisissant pour égérie avec ses campagnes pour jeans signées Patrick Demarchelier. Après une campagne de publicité pour la lingerie avec le beau Mark Wahlberg et son apparition nue pour le parfum Obsession, elle se fait une place dans la liste des grands top models des années 1990. Celle que l’on surnomme «la brindille» sera le visage de la marque américaine pendant huit ans. L’impact est immédiat.
Pourtant, la jeune Kate est loin des canons de l’époque. Nous sommes au début des années quatre-vingt-dix. La mode est aux jeunes femmes pulpeuses et sensuelles. C’est le règne des Claudia Schiffer, Cindy Crawford ou Linda Evangelista. Miss Moss fait figure de petite fille maigrichonne à côté de ces corps de rêve. 1,72 mètre et à peine plus de 45 kg, elle lance la tendance «waif look» (allure de gamine abandonnée). Séduits par sa photogénie, les photographes vont faire d’elle la figure emblématique des années à venir, modèle de toute une génération.
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Emportée par son succès, millionnaire à l’âge de vingt ans, Kate Moss bâtit sa réputation autour de trois grands axes : sex, drugs & rock’n’roll... De Londres à Paris, en passant par New York, elle est de toutes les fêtes, petite chouchoute de ce milieu qui lui colle à la peau. Ses histoires d’amour font la une des tabloïds, son style est imité partout. A peine porte-t-elle un vêtement, un accessoire, que le monde entier se l’approprie. Kate est adorée, tous les excès lui semblent permis.
Mais en septembre 2005, «la Moss» va trop loin. Elle est prise en flagrant délit de consommation de drogue dure. Le Daily Mirror publie les photos-choc de la top model en train de sniffer ce qui paraît être de la cocaïne. Les ventes s’envolent pour le quotidien britannique. Les choses se gâtent pour l’enfant chérie de Grande-Bretagne. L’affaire défraie la chronique, la justice menace de lui enlever la garde de sa fille Lila Grace. L’opinion publique est choquée. Ce scandale lui fait perdre sept de ses plus gros contrats publicitaires et l’oblige à présenter des excuses publiques. C’est l’annus horribilis de Kate. On dit que la fin de sa carrière a sonné. Mais l’icône, comme le sphynx, renaît de ses cendres. Kate Moss s’excuse publiquement. Elle accepte de suivre une cure de désintoxication. En un an, l’affaire est oubliée et n’a que peu d’incidence sur sa carrière. En 2008, elle était selon le magazine Forbes, la troisième top model la mieux payée au monde et en 2012, la deuxième. Et depuis juillet 2011, elle est mariée au guitariste du groupe The Kills, Jamie Hince.
« Etre vue partout, dévoilée nulle part », écrit à propos de Kate Moss Françoise-Marie Santucci, journaliste de mode et auteur de Kate Moss (Flammarion, 2008), première biographie en France sur le top model. Ces mots résument bien l’attitude du mannequin, mystérieuse et effrontée.
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