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Depardieu officiellement résident en Russie

Gérard Depardieu montre son nouveau passeport russe, le 23 février 2013, au théâtre de Saransk [Andrey Smirnov / AFP] Gérard Depardieu montre son nouveau passeport russe, le 23 février 2013, au théâtre de Saransk [Andrey Smirnov / AFP]

L'acteur français Gérard Depardieu, qui a récemment acquis la nationalité russe après une polémique sur ses impôts en France, a rejoint samedi la région russe de Mordovie, où il a été enregistré officiellement comme habitant rue de la Démocratie à Saransk.

De retour en Russie depuis jeudi, l'acteur s'est envolé samedi matin de Moscou pour la capitale de la Mordovie, une région à environ 650 km à l'est de Moscou surtout connue dans le pays pour ses camps de détention.

Peu après son arrivée à Saransk, M. Depardieu, suivi par une vingtaine de journalistes russes, s'en est pris à deux journalistes français sur place qu'il avait reconnus, leur demandant agressivement de quitter les lieux et d'effacer leurs enregistrements vidéos. Ils ont été empêchés de le suivre pour le reste de la journée.

Puis il s'est rendu au Théâtre national de la ville, où il a été accueilli en grande pompe, avec une musique solennelle. Vêtu d'une chemise bleue à col ouvert, d'un pantalon et d'un blouson noirs, il a signé un formulaire devant une assemblée de journalistes. Une fonctionnaire du service des migrations a ensuite tamponné son nouveau passeport russe et y a inscrit son adresse d'enregistrement: 1, rue de la Démocratie.

Gérard Depardieu salue le 23 février 2013 au théâtre de Saransk, en Russie [Andrey Smirnov / AFP]
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Gérard Depardieu salue le 23 février 2013 au théâtre de Saransk, en Russie
 

Toutes les personnes résidant en Russie doivent être enregistrées à une adresse précise auprès des autorités, même s'ils n'y vivent pas de façon permanente. Cette procédure, héritée de l'époque soviétique, est d'ordinaire très bureaucratique et parfois très ardue.

La nouvelle adresse de M. Depardieu est en fait celle d'un appartement propriété de la famille de Nikolaï Borodatchev, directeur du Fonds d'archives cinématographiques russes et ami de l'acteur, ce dernier ne disposant pas pour l'heure de domicile dans la ville.

"Gloire à Saransk, gloire à la Mordovie et gloire à la Russie!"

Le site de cartographie Yandex maps offre en ligne des vues de la rue de la Démocratie, une artère commerçante typique d'une ville de province russe, précisant par ailleurs qu'elle est située dans le quartier Lénine (Leninski). http://maps.yandex.ru/-/CVRPfZIb

"Vive la démocratie!", a lancé en français M. Depardieu avec un large sourire. "Gloire à Saransk, gloire à la Mordovie et gloire à la Russie!", a-t-il aussi déclamé dans un russe hésitant, en montrant aux caméras la page de son passeport tamponnée.

Il a indiqué lors d'une conférence de presse qu'il avait l'intention de se rendre régulièrement à Saransk, où il doit pour l'heure ne passer que quelques jours. Selon le directeur du théâtre, Iouri Michanine, cité par l'agence Interfax, il envisagerait d'ouvrir un "petit restaurant" dans la ville.

L'acteur Gérard Depardieu tient son passeport russe à Saransk, le 23 février 2013 [Andrey Smirnov / AFP]
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L'acteur Gérard Depardieu tient son passeport russe à Saransk, le 23 février 2013
 

L'acteur a assisté plus tard à un défilé de costumes traditionnels et visité plusieurs entreprises agricoles.

"Nous allons continuer à familiariser Depardieu avec notre culture, notre agriculture, notre industrie, notre expérience des relations inter-ethniques, nos peuples", a promis le chef de la région de Mordovie, Vladimir Volkov.

La veille à Moscou, M. Depardieu s'était posé en "ambassadeur d'une Russie nouvelle", saluant une nouvelle fois le président Vladimir Poutine et ses efforts pour la "remettre à l'honneur".

Gérard Depardieu, 64 ans, s'était vu offrir début janvier la nationalité russe par M. Poutine, après une polémique avec le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault qui avait qualifié de "minable" la décision de l'acteur de quitter la France pour la Belgique pour des raisons fiscales.

Il avait à cette occasion qualifié la Russie de "grande démocratie" et critiqué l'opposition russe, tout comme le groupe contestataire Pussy Riot.

Après avoir rencontré le président russe début janvier, il s'était déjà rendu en Mordovie, une région par ailleurs connue pour sa vingtaine de camps de prisonniers. Une des deux membres emprisonnées des Pussy Riot y purge sa peine de deux ans pour une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.

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