Une démarche historique. Le 16 octobre prochain, l’évêque de Pamiers fera une demande de pardon au nom des catholiques de l’Ariège pour le massacre des Albigeois.
Un page sombre de l'Histoire de France qui remonte… au XIIIe siècle. A cette époque, des chrétiens dissidents refusent de reconnaître l’autorité du pape et s’écartent des canons de l’Eglise, assurant notamment que le monde visible est l’oeuvre du Mal et que le monde invisible, le paradis, l’œuvre de Dieu.
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La chasse aux hérétiques
Les Albigeois, appelés ainsi car ils étaient solidement établis dans la région d'Albi se désignaient comme «Bons hommes» et se donnaient aussi le nom de Cathares, qui voulait dire «Purs». La pratique de leur religion n'était astreinte à aucun sacrement ou attaché à aucun lieu de culte. Il s’agissait en fait d’un parcours initiatique au cours duquel quelques-uns étaient choisis pour prêcher. Tout un programme.
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Inutile de préciser que cette assurance et ces opinions ont rapidement été jugées hérétiques par l’Eglise. Les autorités ecclésiastiques, alliées à la royauté, ont alors fait font front commun pour faire disparaître cette frange dissidente qui se payait de sucroit le luxe de se soustraire au paiement de la dîme. Aujourd’hui, les historiens s’accordent à dire qu’au-delà du conflit religieux, c’est en réalité à une guerre de conquête que se livraient les barons locaux.
200 martyrs
Il n’empêche, la répression fut impitoyable. Les Cathares ont littéralement été pourchassés par des inquisiteurs et éliminés avec une grande détermination. Le sommet de cruauté de ce conflit a été atteint le 16 mars 1244 quand au moins 200 Cathares qui avaient refusé de renier leur foi à l’issu d’un siège interminable furent brûlés sur un bûcher érigé au pied de la forteresse de Montségur.
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C’est là que le diocèse de Pamiers a décidé de faire une célébration le 16 octobre prochain pour demander pardon d’avoir participé à des actes contraires à l’Évangile. Une initiative personnelle, et strictement locale, de l’évêque de Pamiers qui s’inscrit dans le cadre de l’année de la Miséricorde, cette invitation du pape François aux catholiques de vivre 2016 sous le signe du pardon et de la paix.