Le 24 novembre 885, les Vikings envahissent la capitale.
A l’aube de cette froide journée du 24 novembre, une flotte impressionnante de 700 drakkars apparaît sur les eaux sombres de la Seine. Les navires sont remplis de guerriers danois venus piller la France occidentale. L’armée, conduite par le chef Siegfried, se rassemble sous les murs de la ville. Les Vikings veulent remonter le fleuve jusqu’à la Bourgogne pour aller passer l’hiver dans un environnement au climat plus clément, et piller en chemin les villes qui ont échappé aux précédents raids.
Mais son avancée est compromise par un obstacle de taille : deux ponts récemment fortifiés par le roi Charles le Chauve et gardés par des tours, dites «châtelets». Afin de faire passer ses quelque 30 000 hommes du Nord, Siegfried rencontre sans attendre dans le palais épiscopal les autorités en place. Il réclame un libre passage contre la promesse que les Parisiens seront épargnés.
Premier échec cuisant
En vain, l’évêque Gozlin, et le comte de Paris, Eudes, refusent de céder. Résultat, le Viking lance quelques heures plus tard sa première offensive, première d’une longue série, contre le Châtelet, la tour du Grand Pont reliant la rive droite à l’île de la Cité. Après ce premier échec cuisant, les Vikings s’installent aux abords de Paris et entament un siège, qui durera environ un an.
Quelques semaines plus tard, la nature s’en prend aux Parisiens. Dans la nuit du 6 février 886, une crue terrible emporte le Petit Pont côté rive gauche. Les Danois en profitent pour accéder au Petit Châtelet, massacrer sans pitié les douze guerriers qui le gardent et occuper ainsi durablement cette position stratégique.
Les Parisiens résistent
Vivant dans un campement près de Saint-Germain-le-Rond (ancien nom de Saint-Germain-l’Auxerrois), ils pillent la région sans relâche, et peu à peu, asphyxient Paris. Les habitants ne trouvent plus de quoi se nourrir et la maladie envahit les rues. Les mois passent, les Vikings persistent, les Parisiens résistent, et les tentatives extérieures de libérer la ville échouent toutes.
Il faudra attendre novembre 886, et la soudaine capitulation de l’empereur Charles le Gros pour voir le siège s’achever. Il autorise l’armée de Siegfried à poursuivre sa route vers la Bourgogne, et lui promet en outre la somme faramineuse de 700 livres d’argent, pour que Paris soit enfin libéré.