14 décembre 1963. Jouée par la garde républicaine, la Marseillaise retentit dans le hall. L’instant est solennel. Le général de Gaulle inaugure la Maison de la radio lors d’une cérémonie officielle, accompagné à la tribune par Robert Bordaz, directeur général de la Radiodiffusion télévision française (RTF) et Alain Peyrefitte, ministre de l’Information.
« A tant d’idées, de mots, d’images, de sons, lancés sur des ondes merveilleuses, à toutes ces rafales de suggestions déclenchées vers la foule secrète des esprits, bref à la radio, fallait-il une maison ? Oui !», s’exclame le président de la République en ouverture de son discours.
Avant la construction de la maison ronde, comme la surnomment les Parisiens, au 116, avenue du Président-Kennedy en bord de Seine (16e), la RTF totalisait 39 adresses dans la capitale et sa proche banlieue.
Une forme pour l’acoustique
Conçu par l’architecte Henry Bernard, le bâtiment, qui réunit l’ensemble des services indispensables à la création, la production et la diffusion des émissions, a été pensé de manière fonctionnelle.
Ainsi, sa silhouette arrondie s’explique par la forme de trapèze des 61 studios, cela leur donne une meilleure acoustique, qui, mis côte à côte, forment un cercle. Avec ses couloirs longs de 400 m, la grande couronne rassemble les espaces d’enregistrement, des plus petits dédiés à l’information et aux interviews, aux plus grands comme le 104, qui peuvent accueillir du public et sont destinés au théâtre et à la musique.
Quant à la petite couronne, d’une circonférence plus modeste de 70 m, elle concentre la partie technique. Au centre s’élève une tour haute de 68 m. Avec son allure de donjon, elle a été pensée comme un coffre-fort pour protéger les archives et les collections.
Désormais, elle héberge principalement des bureaux administratifs. Depuis la fin de l’ORTF en 1975, l’édifice abrite les sept antennes de Radio France. Mue par une volonté de s’ouvrir davantage au public et après cinq années de travaux, la Maison de la radio a dévoilé, le 14 novembre dernier, son nouvel auditorium de 1 461 places.
Dans cet écrin habillé de bois, à l’acoustique exceptionnelle, les spectateurs entourent les musiciens. La salle principalement dédiée à la musique classique, a vocation à devenir l’un des hauts lieux d’un centre culturel ouvert à tous.