Au moins 5.000 personnes manifestant sans autorisation contre l'intervention militaire en Ukraine ont été arrêtées dimanche dans 69 villes de Russie, a indiqué ce lundi l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations.
Il s'agit d'un nombre d'une ampleur inédite en une seule journée, bien plus que lors de la vague de protestations qui avait eu lieu début 2021 à travers le pays après l'emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny.
Ce dernier, depuis sa prison, a appelé les Russes à se réunir tous les jours sur la place principale de leur ville pour réclamer la paix en Ukraine, malgré la menace de lourdes peines de prison.
Arrestations brutales
Quelque 2.300 personnes ont été interpellées rien qu'à Moscou dimanche, et 1.253 à Saint-Pétersbourg, selon OVD-Info. Au moins 320 d'entre elles auraient passé la nuit au poste de police. Des actions ont aussi eu lieu dans des dizaines de villes moyennes partout dans le pays.
#Russia More than 2000 people have been detained in Russia during anti-war protests. This is Moscow. This man is singing the state anthem of #Ukraine pic.twitter.com/4rndvpdK2v
— Hanna Liubakova (@HannaLiubakova) March 6, 2022
Sur les réseaux sociaux, plusieurs militants ont publié des vidéos montrant des interpellations brutales, à coups de pied et de matraque.
#Moscou (vidéo tournée par un manifestant) pic.twitter.com/ySselUz61h
— Alexandra Dalsbaek (@alexdalsbaek) March 6, 2022
Des lois répressives
Pour dissuader toute critique, les autorités russes ont adopté vendredi une loi réprimant «les informations mensongères» sur les activités de l'armée russe en Ukraine.
Ceux qui manifestent ou appellent à manifester contre la présence militaire russe en Ukraine s'exposent aussi à des amendes, conformément à un nouvel article du code administratif qui interdit les actions publiques «discréditant les forces armées». En cas de récidive, ces infractions peuvent être passibles de trois ans de prison.
Ces dernières années, des dizaines de manifestants ont par ailleurs été condamnés à de sévères peines d'emprisonnement pour «violences contre la police», des motifs considérés par nombre d'ONG comme inventés ou fortement exagérés.