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Brésil : une écoute téléphonique entre Rousseff et Lula suscite l'indignation

Des manifestants réclament la destitution de la présidente Dilma Rousseff et la démission de Lula da Silva, nommé ministre, à Sao Paulo, au Brésil, le 16 mars 20146 [Miguel Schincariol / AFP] Des manifestants ont réclamé la destitution de la présidente Dilma Rousseff et la démission de Lula, nommé ministre quelques heures auparavant. [Miguel Schincariol / AFP]

Des Brésiliens manifestaient mercredi soir devant la présidence à Brasilia et à Sao Paulo, scandalisés par la publication d'une écoute judiciaire d'une conversation embarassante entre la présidente Dilma Rousseff et l'ex-président Lula, nommé dans la journée au gouvernement.

Dans cet enregistrement effectué dans la matinée par la police judiciaire, la présidente appelle Lula sur son téléphone sur écoutes pour lui dire qu'elle va lui faire parvenir son "décret officiel" de nomination afin qu'il puisse "s'en servir en cas de nécessité".

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Cet extrait a été largement interprété comme la confirmation que l'un des objectifs de la nomination de Lula au gouvernement était bien de le protéger contre un éventuel placement en détention imminent dans le cadre du scandale de corruption Perrobras. Protégé par son statut de ministre, Lula ne peut désormais plus répondre pénalement que devant le Tribunal suprême fédéral (STF), chargé du volet politique de l'affaire.

L'enregistrement a été rendu public par le juge fédéral Sergio Moro, en charge de ce dossier, qui enquêtait sur des soupçons de corruption et blanchiment d'argent contre l'ancien président (2003-2010).

Manifestation devant la présidence

La publication de cet enregistrement a suscité une bronca à l'Assemblée, où les députés de l'opposition furieux criaient le poing levé "Démission! Démission!". Quelque 2 000 personnes se sont spontanément massées devant la présidence de la République à Brasilia pour réclamer la démission de Lula, la destitution de Dilma Rousseff et apporter leur soutien au juge Sergio Moro. Une autre manifestation spontanée a débuté à la nuit tombée dans la capitale économique Sao Paulo.

Quelque trois millions de Brésiliens avaient réclamé dimanche le départ de la présidente, visée par une procédure de destitution, lors de manifestations d'une ampleur historique.

Géant émergent d'Amérique latine, le Brésil est paralysé par une crise politique majeure, envenimée par les révélations dévastatrices du scandale Petrobras, alors qu'il est plongé depuis 2015 dans une profonde récession économique.

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