Le palmarès du «Nature Photographer of the Year» a été dévoilé. La plus haute récompense du concours, à savoir le titre de «Photographe de nature de l'année 2024», a été décernée à l'Italien Paolo Della Rocca pour un cliché de deux léopards des neiges s'amusant dans les montagnes de l'Himalaya.
Organisé par le festival photo «Nature Talks» aux Pays-Bas, le «Nature Photographer of the Year» (NPOTY), prestigieux concours qui célèbre l'art de la photographie de nature, a annoncé le 14 décembre, les gagnants de l'édition 2024.
Le grand prix a été décerné au photographe naturaliste italien, Paolo Della Rocca, pour son exceptionnelle photo de deux jeunes léopards des neiges, s'amusant à se bagarrer, sur les pentes enneigées d'une montagne himalayenne, située dans l'État indien de l'Himachal Pradesh.
Pour élaborer son palmarès, le jury de la 9e édition du NPOTY a dû choisir parmi 22.851 images soumises par des photographes de plus de 96 pays différents, un nouveau record pour ce célèbre concours.
Photographe de nature de l'année et 1er prix - catégorie mammifères
Grand gagnant du concours et lauréat de la catégorie «Mammifères», Paolo Della Rocca a été sacré «Photographe de nature de l'année» pour son exceptionnelle photo de deux léopards des neiges jouant ensemble, dans un paysage enneigé de l'Himalaya, en Inde, un spectacle rare.
«1er février 2024, il neige aujourd'hui dans les montagnes de l'Himalaya, dans la vallée de Spiti, dans l'Etat indien de l'Himachal Pradesh. Le vent orchestre les flocons en acrobaties aériennes. Je ne vois presque rien devant moi. Nous apercevons deux léopards des neiges subadultes, un frère et sa sœur, endormis l'un contre l'autre, dans une grotte. Le temps passe lentement, le froid augmente rapidement. Je dois me lever plusieurs fois de mon siège pour faire quelques pas et m'assurer que le gel n'a pas raison de moi. Nous attendons avec confiance que la brume diminue et favorise notre vision et que le vent cesse. Après plusieurs heures, notre vœu est exaucé. Mais ce à quoi nous allons assister est incroyable. Les deux félins se lèvent, se poursuivent et jouent ensemble sur les pentes enneigées, indifférents à notre présence. Je n'ai pas l'impression que tout cela se passe réellement sous mes yeux. Je tremble d'émotion. Une fois de plus, la nature m'a réservé des surprises bien au-delà de mes espérances les plus folles. Je n'aurais jamais imaginé photographier un tel moment», a-t-il écrit en légende de sa photo sur les réseaux.
«Dans cette image extraordinaire, le photographe a capturé ce que beaucoup considèrent comme le Graal de la photographie animalière : non pas un, mais deux léopards des neiges dans un affrontement spectaculaire. L'image fige un moment à couper le souffle, alors que ces félins insaisissables se cabrent sur leurs pattes. Ces léopards se dressent sur leurs pattes arrière, leurs formes puissantes se détachant parfaitement sur le paysage enneigé, créant une scène de puissance brute et de drame naturel. Ce qui élève cette image au-delà d'une simple observation, c'est l'excellence technique de la capture d'un comportement aussi explosif dans des conditions montagneuses difficiles, combinée à la valeur artistique d'une composition qui place ces mystérieux félins dans leur habitat éthéré de haute altitude», a indiqué Tin Man Lee, président du jury et photographe naturaliste hongkongais basé aux Etats-Unis.
1er prix - catégorie autres animaux
Sébastien Blomme est l'unique français récompensé dans le concours, pour son fantastique portrait d'une empuse pennée, cousine de la mante religieuse, photographiée non loin de Toulouse où il vit. Ce photographe animalier est spécialisé dans la macrophotographie d'insectes. «Dans cette prodigieuse image de Sébastien Blomme, une créature extraterrestre semble émerger d'une atmosphère saturée de lumière chaude. Le contraste - exprimé à la fois par la lumière et la couleur - met en valeur le sujet tout en le laissant dans l'ombre, ce qui évoque un sentiment de mystère. De plus, l'angle de prise de vue unique perturbe le sens de l'échelle, faisant apparaître ce petit insecte comme un géant inquiétant venu d'une planète lointaine», a déclaré Marco Gaiotti, membre du jury et photographe naturaliste italien.
1er prix - catégorie nature «de lage landen»
Le Néerlandais Mathijs Frenken a remporté le prix Nature «De Lage Landen», qui comme son nom en néerlandais l'indique, s'intéresse aux Pays-Bas et à la Belgique, à travers des images mettant en valeur la beauté de la nature de cette entité géographique. «Mathijs montre que la beauté peut être trouvée non seulement dans les endroits sauvages de notre planète, mais aussi beaucoup plus près de chez nous, même dans les canaux animés d'une grande ville comme Amsterdam. En sortant des sentiers battus, le photographe a brillamment exécuté sa vision, utilisant les couleurs des panneaux publicitaires se reflétant sur l'eau pour créer un portrait vibrant et unique d'une espèce commune. L'image présente un kaléidoscope de couleurs à travers le cadre, ce qui a certainement capté l'attention du jury», a affirmé Kevin Morgans, membre du jury et photographe naturaliste britannique.
1er prix - catégorie l'homme et la nature
«Au Pakistan, il existe un réseau de plus en plus important de propriétaires de grands félins. Les bébés sont souvent achetés dans des élevages de tigres et de lions en Afrique du Sud et exportés vers le sous-continent indien, où ils finissent dans les maisons de riches propriétaires d'animaux exotiques. Lorsque les félins deviennent trop grands pour être manipulés et commencent à représenter une menace pour leurs propriétaires, ils peuvent être déplacés vers d'autres installations et élevés avec d'autres animaux. Les bébés sont ensuite vendus à un réseau de négociants, de courtiers et de marchands. Les vidéos des propriétaires et de leurs animaux de compagnie sont visionnées par millions sur les réseaux sociaux et renforcent l'attrait de la possession d'un animal dangereux tel qu'un lion ou un tigre», a dénoncé le Britannique Aaron Gekoski, photographe et vidéaste de renommée internationale. «Cette étonnante photographie montre le roi de la jungle allongé sur un luxueux canapé. Le cadre opulent et l'excentricité du tigre de compagnie nous rappellent brutalement l'anthropocentrisme de notre société, qui soumet même les animaux les plus puissants et les plus dignes, comme le tigre, à des conceptions humaines. Sans aucun doute, cette image mémorable nous invite à réfléchir à notre rôle en tant qu'espèce sur cette planète et encourage un examen critique du mode de vie de notre société», a confié le membre du jury et photographe espagnol Joan de la Malla.
1er prix - catégorie noir et blanc
«Cette image du guide et photographe animalier britannique Paul Goldstein, capture d'une manière esthétique et nouvelle, une étape de la Grande migration des gnous, à savoir la traversée de la rivière Mara, entre les réserves animalières du Serengeti et du Masaï Mara. Le photographe a pris le risque d'une exposition lente, insufflant dynamisme et fluidité à la scène, présentant ce moment emblématique d'une manière originale et distinctive, qui se démarque des représentations plus traditionnelles qui ont été photographiées d'innombrables fois auparavant», a déclaré le membre du jury et photographe espagnol Joan de la Malla.
1er prix - catégorie portraits d'animaux
Ce magnifique portrait d'un duo de renardeaux est l'œuvre de l'Américaine Marcia Walters. Ancienne infirmière en chirurgie cardiaque pendant 37 ans, elle a, en 2020, décidé de se consacrer entièrement à la photographie animalière, sa passion depuis toujours, en s'achetant un appareil photo professionnel avec lequel elle révèle depuis toute l'étendue de son talent photographique. «Cette image enchanteresse de deux jeunes renards, l'un au pelage noir brillant et l'autre rouge-orange, capture un moment magique de connexion dans un décor de rêve. La scène tendre où la queue d'un renard s'enroule amoureusement autour de l'autre transmet un profond sentiment d'affection et d'amitié. La photographe a parfaitement choisi son moment et sa composition, soulignant le contraste de leur fourrure et la chaleur de leur lien affectif. Ce portrait rayonne d'espoir et d'affection, ce qui en fait un produit phare de cette catégorie», s'est enthousiasmé Tin Man Lee, président du jury et photographe naturaliste hongkongais basé aux Etats-Unis.
1er prix - catégorie art de la nature
Chimiste de formation, le Néerlandais Dirk Vermaire a travaillé la majeure partie de sa vie dans l'industrie chimique avant de s'intéresser à la macrophotographie, combinant ainsi la chimie et la photo, ses deux passions. «Il s'agit d'une image abstraite unique de la cristallisation d'acides aminés imitant la nature, qui se distingue par ses couleurs vibrantes et ses formes intrigantes. Les détails qui émergent de la texture de ces plumes évoquent l'apparence de pétales de fleurs colorés dispersés par le vent dans une forêt remplie de fleurs tropicales», a déclaré Marco Gaiotti, membre du jury et photographe naturaliste italien.
1er prix - catégorie oiseaux
«La vision de l'Allemand Luca Lorenz, photographe naturaliste de 19 ans, de créer une image minimaliste dans des conditions d'éclairage difficiles a été parfaitement exécutée, créant un portrait subtil et captivant d'un flamant rose, oiseau emblématique. L'image vous guide dans un voyage visuel, attirant votre attention sur l'œil doré du flamant en suivant la trajectoire de son cou élégant à travers le cadre. L'image de Luca est une véritable œuvre d'art, qui a capté le regard de tous ceux qui l'ont contemplée, y compris le jury», a expliqué Kevin Morgans, membre du jury et photographe naturaliste britannique.
1er prix - catégorie monde sous-marin
«Prise par le photographe russe Andrey Shpatak, cette image capture magistralement l'énergie brute et la grâce fluide d'une pieuvre en mouvement, créant une composition hypnotique qui attire immédiatement le spectateur dans le monde sous-marin. Les couleurs vives de la pieuvre géante du Pacifique contrastent étonnamment avec la toile de fond émeraude, tandis que sa pose dynamique et ses tentacules créent des lignes directrices naturelles qui guident l'œil dans tous les détails de ce moment extraordinaire. L'habileté technique du photographe à figer une scène sous-marine aussi fugace, tout en conservant une clarté et une composition parfaites, transforme une créature marine déjà fascinante en une œuvre d'art envoûtante qui incarne à la fois la puissance et l'élégance de la vie marine», a commenté le président du jury Tin Man Lee.
1er prix - catégorie paysages
«Cet impressionnant cliché du photographe et vidéaste norvégien Baard Næss, capturé lors d'un audacieux vol de drone en pleine tempête, met en scène les éléments du vent, de la neige et de l'océan qui créent un dessin sur la toile de sable noir volcanique. Les montagnes et les vagues semblent se fondre dans des lignes et des formes abstraites, formant un récit visuel qui invite à diverses interprétations. Ce qui a particulièrement impressionné le jury, c'est la façon dont cette image bidimensionnelle transmet une extraordinaire sensation de profondeur, ce qui est rare dans les prises de vue aériennes au zénith. Cette photographie remet en question la photographie de paysage traditionnelle en offrant une exploration créative de la forme, de la texture et du contraste», a déclaré Barbara Dall'Angelo, membre du jury et photographe italienne.
1er prix - catégorie plantes et champignons
«Cette prise de vue sous-marine de la photographe chinoise Junqi Peng, capture magistralement l'essence enchanteresse et mystérieuse du monde sous-marin, transformant la forêt de laminaires géantes en un paysage d'un autre monde. Grâce à l'utilisation habile d'une longue exposition et d'éclairs, le photographe donne du mouvement et de la vie à la scène, avec des particules flottantes qui scintillent comme des poussières d'étoiles, attirant le spectateur dans un royaume de temps suspendu. Cette photo n'est pas seulement une composition visuelle puissante, elle appelle également à préserver les forêts sous-marines, essentielles à la biodiversité marine», a affirmé Barbara Dall'Angelo.
1er prix - catégorie portfolio (prix fred hazelhoff)
Cette catégorie, qui récompense le meilleur portfolio composé de 8 à 12 images maximum, a été nommée en hommage au plus célèbre photographe animalier néerlandais, Fred Hazelhoff, disparu en 2002. Le lauréat 2024 est l'ornithologue et photographe espagnol Hector Cordero pour son portfolio de 9 photos qui document l'impact de la lumière et du verre sur les oiseaux migrateurs à New York. «L'objectif de ce reportage photo est de documenter le problème des collisions d'oiseaux avec les bâtiments, en particulier constitués de surfaces vitrées, qui s'avèrent être une menace anthropique majeure pour les animaux. Rien qu'aux États-Unis, on estime qu'un milliard d'oiseaux sont tués chaque année à cause de ces collisions. Les deux principales menaces pour les oiseaux sont la lumière artificielle et le verre», a-t-il indiqué. «Ce travail documente parfaitement la question des oiseaux qui entrent en collision avec les fenêtres des bâtiments. Le projet a fait l'objet d'une recherche méticuleuse et le photographe explore une variété de thèmes et de sujets liés à cette histoire avec une grande rigueur documentaire. En même temps, il met en évidence une approche photographique raffinée, ce qui en fait un récit qui fonctionne parfaitement tant sur le plan visuel que sur le plan thématique», a expliqué le photographe espagnol Joan de la Malla, membre du jury.
1er prix - catégorie jeune photographe (11-17 ans)
«Cela faisait un moment que je voulais photographier des étoiles de mer, inspiré par des images que j'avais vues en ligne, dont une prise sur une plage près de chez moi. Lorsque la marée basse a coïncidé avec le coucher du soleil, j'ai décidé de me rendre à Port Waikato, dans l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande», a déclaré le Néo-Zélandais D'Artagnan Sprengel à propos de sa saisissante photo d' étoile de mer. «Arrivé tôt, j'ai cherché pendant plus d'une heure, mais je n'ai trouvé que quelques minuscules habitants qui peuplent les zones rocheuses, sans aucune étoile de mer en vue. Ce n'est que lorsque la marée était complètement descendue que j'ai découvert l'étoile de mer que je cherchais», a poursuivi le photographe de 17 ans. «La photographier s'est avéré difficile, non pas parce qu'elle bougeait, mais parce que toutes les demi-minutes, une vague déferlait, la recouvrant momentanément. J'ai fini par courir entre les vagues, en essayant de prendre la photo tout en restant au sec. En fin de compte, ma persévérance a été récompensée !», a-t-il conclu. «Cette photo se distingue par l'extraordinaire sensibilité visuelle et la passion du jeune photographe, qui a investi du temps et de l'énergie pour trouver la composition idéale. Le contraste de couleur entre l'étoile de mer et son environnement attire immédiatement le regard, tandis que le temps d'exposition choisi donne à l'eau une texture douce et argentée, comme un voile enveloppant la scène. La force de la mer fusionne avec la délicatesse de la vie marine, créant une harmonie visuelle captivante», a estimé Barbara Dall'Angelo, membre du jury et photographe italienne.