Un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, publié ce mercredi 11 décembre, révèle que 65% des Français considèrent qu’Emmanuel Macron a eu tort de ne pas convier le RN et LFI à l’Élysée ce mardi afin de discuter d’un accord permettant de mettre en place un gouvernement «d’intérêt général».
Alors qu’Emmanuel Macron a convié les responsables de partis politiques à l’Élysée ce mardi, dans le but de discuter de la méthode permettant de mettre en place un «gouvernement d’intérêt général», deux forces manquaient à l’appel.
En effet, si le Rassemblement national n’a pas été invité, La France insoumise a décliné une première main tendue par le président ce lundi. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon était donc absent de la poursuite des échanges ce mardi où il n'a pas été reçu autour de la table des négociations.
La décision du chef de l’État de ne pas échanger avec les deux partis est considérée comme une erreur. En effet, un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le Journal du dimanche, publié ce mercredi, révèle que 65% des Français estiment que le président a eu tort de ne pas discuter avec le RN et LFI. A contrario, 34% des personnes sondées considèrent qu’Emmanuel Macron a eu «raison», tandis que 1% des sondés ne se prononcent pas.
Dans le détail, 66% des femmes et 63% des hommes pensent que le chef de l’Etat a eu «tort» de ne pas échanger avec le parti présidé par Jordan Bardella et le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
Si on se penche sur l’âge des Français interrogés, les 18-24 ans sont les plus nombreux à juger qu’Emmanuel Macron a fait un mauvais choix en rejetant le RN et refusant d'inviter à nouveau LFI (69%), devant les 50-64 ans (68%) et les 35-49 ans (66%).
Du côté des catégories socioprofessionnelles, 71% des inactifs estiment que le président a fait une erreur en ne parlant pas au RN et à LFI ce mardi, soit 2 points de plus que les CSP-, qui représentent les personnes les moins favorisées, (65%), et 6 de plus que les CSP+.
Les partis politiques partagés
A l’image des forces politiques représentées au Parlement, la décision de ne pas discuter avec le RN et LFI divise les Français. A gauche, si les sympathisants de La France insoumise sont 79% à estimer qu’Emmanuel Macron a eu tort de ne pas insister, 59% des personnes proches des idées du Parti socialiste considèrent que le chef de l’Etat a eu raison d’écarter le Rassemblement national et de ne pas relancer La France insoumise. Enfin, 56% des personnes sondées ayant des affinités avec les Écologistes considèrent qu’Emmanuel Macron a eu «tort» en fermant la porte à ces deux partis.
A droite, 59% des Français sympathisants des Républicains sont d’accord avec le choix du président de la République. A l’opposé, 93% des sondés proches des idées du RN sont en désaccords avec la décision du chef de l’État.
Du côté du camp présidentiel, 71% des Français soutiennent l’absence de La France insoumise et du Rassemblement national à la table de discussions.
A l’issue de cette réunion avec les responsables politiques, Emmanuel Macron a marqué son intention de nommer un Premier ministre dans les «48 heures», donc d'ici à jeudi. La tâche s’annonce cependant ardue pour le chef de l’État, tant les tensions entre les forces politiques sont profondes.
Si les socialistes, communistes et écologistes se disent prêts à travailler autour d’un programme «d’intérêt général», seulement si «un Premier ministre de gauche» est nommé, La France insoumise, opposée de la première heure à cette hypothèse, a refusé de discuter avec Emmanuel Macron. Ce mercredi, le député Eric Coquerel, a sommé ses camarades du Nouveau Front populaire de «sortir de cette galère», dénonçant une «stratégie» du chef de l’État.
Du côté du RN, Marine Le Pen a considéré qu’elle n’avait «rien à faire à l’Élysée» ce mardi. La présidente des députés du Rassemblement national a cependant souhaité que ses «11 millions d'électeurs soient respectés» et que le chef de l'État nomme un «Premier ministre qui parlera à l'ensemble des forces politiques».
*Sondage réalisé les 10 et 11 décembre par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.010 personnes âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.