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Mode : avant Noël, l’incroyable histoire du pull Fair Isle, porté par les pêcheurs écossais et adopté par la Fashion Week

Adam Brody, acteur repéré dans la série romantique signée Netflix Nobody Wants This, en couverture du magazine Stylist porte un pull Fair Isle.

Reconnaissable à ses motifs en bande et très apprécié de la famille royale britannique, le pull Fair Isle trouve ses origines, comme beaucoup de vêtements, dans le vestiaire des travailleurs. Direction le minuscule archipel écossais des Shetland au bout des aiguilles des femmes de marins du XIXe siècle.

Des pêcheurs à la Fashion Week, il n’y a qu’un pas. Il n’est pas rare qu’un vêtement de travail se mue en apparat du quotidien. À l’image du jean des mineurs ou du débardeur des manutentionnaires, le Fair Isle gardait les pêcheurs du nord-est de l’Ecosse au chaud. 

Récemment apparu sur le dos d’Adam Brody, acteur repéré dans la série romantique signée Netflix Nobody Wants This, en couverture du magazine Stylist, le pull Fair Isle a largement été réinterprété par les plus grands noms de la mode comme la griffe de luxe française Chanel en 2015 pour son défilé Métiers d’art, la créatrice britannique Molly Goddard qui en a fait l'une de ses marques de fabrique ou encore l’Américain Ralph Lauren.

Devenu un véritable classique – capable de se substituer au célèbre pull de Noël - les célébrités les plus en vogue comme Hailey Bieber n’hésitent pas à s’en emparer dans les rues de Los Angeles, lieu bien éloigné des contrées plus fraîches de l’Ecosse où les températures minimales avoisinent les 4° C en décembre.  

Souvenir touristique

Pour comprendre les raisons de la popularité du pull Fair Isle, il faut remonter entre les XVIIIe et XIXe siècle lorsque les pêcheurs arboraient des bonnets en tricot aux couleurs vives. En effet, leurs épouses, qui fabriquaient ces couvre-chefs «utilisaient le bleu, le rouge, le jaune, du blanc naturel et du brun, appelé “Shetland black”», a expliqué à CNN Carol Christiansen, conservatrice au Shetland Textile Museum.  

Un choix purement utilitaire qui permettait aux travailleurs d’être aperçus au loin par les autres bateaux ou depuis les côtes. C'est toutefois l’aspect esthétique qui a attiré l’œil des visiteurs norvégiens et néerlandais de l’île, au départ venu pour pêcher le hareng dans les eaux des Shetlands. Séduit par ces bonnets coniques et très chauds, ces derniers se les procuraient pour les ramener chez eux en souvenir. 

Il faudra attendre les années 1920 pour que le Fair Isle devienne un pull. Un vêtement rendu célèbre par Edouard VIII, le futur roi d’Angleterre sur un tableau de Henry Lander peint en 1923. Environ vingt ans plus tard, les Anglaises se l’approprient et commencent à tricoter le pull pour toute la famille.

Un savoir-faire imité, mais jamais égalé

Le motif du Fair Isle suit la méthode «OXO». En d’autres termes, le «O» géométrique, suivi d'un «X» est répété avec un enchaînement des couleurs. Lorsqu’il est fait à la main, le Fair Isle est tricoté en rond pour former une frise continue de motifs géométriques.  

Bien que le motif n'ait jamais fait l'objet d'une marque déposée, il n’en reste pas moins difficile à reproduire. Pour sa collection Métiers d'Art en 2015, Chanel avait dû présenter ses excuses à la marque indépendante Shetland Mati Ventrillon pour avoir copié ses modèles.

En effet, la maison de couture avait visité son atelier pour ses recherches. «Chanel créditera Mati Ventrillon de la mention "design Mati Ventrillon" dans ses outils de communication en reconnaissance de son inspiration sur les modèles de maille concernés», avait indiqué la marque dans un communiqué. 

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