L’allocution d’Emmanuel Macron a immédiatement suscité un raz-de-marée de réactions au sein de la classe politique. Si le chef de l’État a été soutenu par sa Première ministre, il a été jugé comme «déconnecté» et «hors de la réalité» par l’opposition.
Une fois l’allocution terminée, la classe politique s’est empressée de réagir aux propos tenus par Emmanuel Macron. Alors que le chef de l’Etat a jugé que les changements enclenchés par sa réforme des retraites étaient «nécessaires», Jean-Luc Mélenchon a lui déclaré avoir suivi une prise de parole «complètement hors de la réalité». «Emmanuel Macron assume le vol de deux ans de liberté», a indiqué le chef des Insoumis sur Twitter.
Irréel #Macron20h. Complètement hors de la réalité, assume le vol de deux ans de liberté. Les casseroles sonnent plus juste.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 17, 2023
Le député LFI Louis Boyard a lui jugé qu'Emmanuel Macron ne savait «plus quoi faire pour endormir les Français».
L’allocution de Macron a montré deux choses.
— Louis Boyard (@LouisBoyard) April 17, 2023
Premièrement, tant qu’il n’est pas empêché, il continuera sa politique.
Deuxièmement, il ne sait plus quoi faire pour endormir les français.
Il est coincé. Continuons.
C’est le peuple contre #Macron. Et le peuple gagne toujours.
Sur CNEWS, le député LFI, Manuel Bompard a de son côté estimé qu'Emmanuel Macron était le seul à vouloir aller de l'avant après la promulgation de la réforme et que son allocution était teintée « d'arrogance et de mépris»
Manuel Bompard, député LFI, sur l'allocution : «J'ai vu beaucoup d'arrogance, de mépris, et surtout un discours d'un creux abyssal» #SoirInfopic.twitter.com/FishzbmG3d
— CNEWS (@CNEWS) April 17, 2023
De son côté, Marine Le Pen, présidente des députés du RN à l’Assemblée nationale, a considéré qu’Emmanuel Macron, qui «aurait pu retisser le lien avec les Français», a «choisi de nouveau de leur tourner le dos et d’ignorer leurs souffrances». Une pratique qu’elle a jugé comme «déconnectée».
Cette pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir annonce la poursuite d’un quinquennat de mépris, d’indifférence et de brutalité dont il faudra sortir par les urnes.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 17, 2023
Alors qu’Emmanuel Macron a développé les différents «chantiers» à venir pour la France, Eric Ciotti, patron des Républicains, a lui assisté au déballage d’un «long catalogue de vœux pieux qui n’apporte ni cap, ni nouveauté».
Emmanuel Macron donne le sentiment qu’il commence son mandat alors qu’il est élu depuis six années à la tête de l’Etat.
— Eric Ciotti (@ECiotti) April 17, 2023
J’accueille avec scepticisme ce catalogue de vœux pieux, certes louable, mais très peu concret !
Toujours à droite, Nadine Morano, invitée de CNEWS, a estimé qu'Emmanuel Macron était «un président qui incarne la fracturation de notre pays.»
Nadine Morano sur l'allocution d'E.Macron : «C'est un président qui incarne la fracturation de notre pays (...) Il a tendance à faire de l'artifice» #SoirInfopic.twitter.com/asUPGOuDPQ
— CNEWS (@CNEWS) April 17, 2023
Tandis que le député européen Yannick Jadot, candidat à la présidentielle de 2022 pour Europe Écologie-Les Verts, s’est dit «inquiet» et «effaré», le communiste Fabien Roussel, s’est adressé, avec humour, aux Français n’ayant pas suivi l’allocution du président. «Ceux qui n’ont pas écouté n’ont rien perdu», a-t-il tweeté.
Ceux qui n'ont pas écouté n’ont rien perdu.#Macron20h
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 17, 2023
Trésorier confédéral du syndicat Force Ouvrière (FO), Patrick Pivat, a réagi sur CNEWS aux propos du président de la République. Ce dernier s'est principalement penché sur le chantier du Travail annoncé par Emmanuel Macron estimant, que le chef de l'Etat avait «des outils à sa main», pour aider les travailleurs à bas salaires.
Patrick Privat, trésorier confédéral FO, sur E.Macron : «Il a des outils à sa main, il a les exonérations de cotisations, notamment sur les bas salaires» #SoirInfopic.twitter.com/6Fs1TvQ9ll
— CNEWS (@CNEWS) April 17, 2023
Un camp soudé derrière son président
Si la prise de parole d’Emmanuel Macron a suscité des réactions négatives du côté de l’opposition, le chef de l’État bénéficie toujours du soutien de son camp. «Emmanuel Macron l'a formulé avec force: «Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d’ambition et d'action au service de la France». Je présenterai la semaine prochaine la feuille de route de mon Gouvernement», a promis la Première ministre Elisabeth Borne.
.@EmmanuelMacron l’a formulé avec force : « Nous avons devant nous 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France ».
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) April 17, 2023
Je présenterai la semaine prochaine la feuille de route de mon Gouvernement.
La présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé a elle simplement glorifié l’allocution du chef de l’Etat. «Une ambition claire pour la France et les Français.
Une ambition claire pour la France et les Français #Macron20hpic.twitter.com/nZq7cLIarW
— Aurore Bergé (@auroreberge) April 17, 2023
Si la majorité présidentielle semble avoir été fragilisée par les décisions prises pour faire aboutir ce projet de loi, Karl Olive a réaffirmé sa volonté de travailler aux côtés du président de la République.
Sur CNEWS, le député des Yvelines a également pointé du doigt la contestation contre la réforme. «Certains pensent que c’est en renversant des poubelles, en tapant sur des casseroles… c’est ça la France ?», s’est-il interrogé.
Karl Olive : «On n'a pas été bons sur la manière d'apporter cette réforme (...) On aurait dû passer beaucoup plus de temps sur le terrain» #HDPros2pic.twitter.com/sidxzHByau
— CNEWS (@CNEWS) April 17, 2023
Karl Olive a cependant reconnu des failles du côté de la majorité dans la méthode et dans la communication. «On n'a pas été bons sur la manière d'apporter cette réforme (...) On aurait dû passer beaucoup plus de temps sur le terrain» a-t-il confessé.
Mathieu Lefèvre, député Renaissance : «Le président de la République est un rempart contre l'immobilisme, au moment où l'immobilisme ne fait qu'un avec le risque de déclassement du pays» #SoirInfopic.twitter.com/n6U8DU0vba
— CNEWS (@CNEWS) April 17, 2023
Autre député de la majorité à prendre la défense du président face à ses détracteurs, Mathieu Lefèvre. Invité de CNEWS, ce dernier a estimé qu'Emmanuel Macron était un «rempart contre l'immobilisme, au moment où l'immobilisme ne fait qu'un avec le risque de déclassement du pays».