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L'Académie de médecine recommande d'attendre 6 mois pour la seconde dose de vaccin à ARN messager

L'Académie de médecine estime que les vaccins à ARN messager protègent déjà grandement après la première dose. [MARCO BERTORELLO / AFP]

L'Académie de médecine a dévoilé cette semaine quelques pistes permettant d'accélérer la campagne de vaccination contre le coronavirus en France. Parmi elles, le fait de repousser la seconde dose pour certains vaccins.

L'institution estime en effet que «l'enjeu majeur de sortie de la crise sanitaire actuelle est l'acquisition d'une immunité collective suffisante pour contrôler la circulation du SARS-CoV-2 et envisager le relâchement des mesures de restriction». Pour y arriver, le facteur le plus déterminant, avec le nombre de personnes déjà infectées, reste «la couverture vaccinale».

Or, une des façon d'étendre au plus vite cette couverture serait de retarder la seconde injection pour certain, afin de la transformer en première injection pour d'autres. En effet, selon l'Académie de médecine, la protection garantie par la première dose est assez satisfaisante pour se permettre d'attendre la seconde tout en luttant contre l'épidémie de Covid-19. Mais cela ne concerne que les vaccins à ARN messager.

Pour arriver à cette conclusion, l'académie se base sur deux études récentes. La première, dirigée par les Centers for Disease Control and prevention (CDC) américains, «montre qu'une seule dose (BioNtech/Pfizer ou Moderna) confère une efficacité protectrice de 80% contre l'infection deux semaines après l'injection, la seconde dose élevant ce taux de protection à 90%».

L'autre étude, réalisée au sein du personnel hospitalier britannique particulièrement exposé au variant britannique, «a estimé à 72% l'efficacité protectrice du vaccin BioNtech/Pfizer vingt-et-un jours après la première dose et à 86% sept jours après la seconde dose».

Face à ces résultats, l'Académie de médecine recommande donc «de retarder de 6 mois la date de la seconde injection de vaccin à ARN messager chez les personnes immunocompétentes âgées de moins de 55 ans». Selon elle, cela permettrait «d'atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante».

Dans la même optique, l'institution préconise de reporter la vaccination des personnes ayant été infectées à «6 mois après la date de positivité» de leur test, ou encore «d'élargir la population des personnes pouvant recevoir une première injection de vaccin à ARN messager». Une solution qui bénéficierait notamment aux travailleurs les plus exposés, comme les enseignants.

Si le gouvernement n'a pas encore réagi à ces recommandations, il pourrait être amener à les considérer avec intérêt. En effet, il a fait de la vaccination la principale arme dans sa lutte contre le coronavirus, mais elle est mise à mal par les retards de livraison ou les différentes investigations quant aux effets secondaires.

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