Céline Dion, entourée de ses enfants, de ses amis et de nombreux artistes québécois, pleurait vendredi son mari et imprésario René Angélil, pour ses funérailles dans la majestueuse basilique de Montréal.
Le cercueil noir reposait devant l'autel, là où 21 ans plus tôt le couple avait scellé religieusement son union, là aussi où ont eu lieu les obsèques de Pierre Elliot Trudeau, ancien Premier ministre et père de l'actuel chef de gouvernement Justin Trudeau.
Pratiquement de la même génération que le défunt et originaire du même quartier de Montréal, c'est l'archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, qui devait à 15h (21h en France) célébrer des obsèques où étaient attendus les fidèles amis du couple, des artistes, des personnalités politiques et beaucoup d'anonymes.
Funérailles nationales
Les funérailles, que le gouvernement du Québec a voulu "nationales", avec drapeaux en berne sur les bâtiments officiels de la province, étaient retransmises sur les télévisions. Céline Dion a même permis à ses fans à travers le monde de partager sa peine en pouvant suivre l'office mortuaire sur un site Internet dédié.
Outre des responsables politiques, plusieurs chanteurs ou compositeurs qui ont travaillé avec René Angélil étaient présents comme Luc Plamondon, Garou, Véronique Dicaire, ou des amis du défunt comme d'anciens hockeyeurs ou des joueurs de poker.
Déjà la veille, les fans sont venus par centaines s'incliner devant la dépouille de René Angélil, mais surtout voir leur idole Céline, lui glisser une parole, lui adresser un sourire ou mieux encore l'étreindre. Jusque tard dans la soirée, la chanteuse canadienne a reçu les condoléances de tous ces anonymes, de toutes générations et fans absolus pendant plus de sept heures.
Essuyant régulièrement une larme, toute de noire vêtue, Céline, longtemps debout, a serré les mains de ses admirateurs ou les a parfois embrassés. Visiblement éprouvée, la chanteuse s'est ensuite rapprochée du cercueil ouvert, où assise sur une chaise, elle a continué à recevoir la foule.
Céline Dion assure qu'elle poursuivra sa carrière
Après avoir parfois attendu trois heures dans le froid glacial, les inconditionnels de Céline Dion ont eu l'assurance, en recevant une carte illustrée de la photo en noir et blanc de l'époux et agent, qu'ils pourraient encore l'entendre ou la voir sur scène. Au dos de cette carte, Céline Dion les a rassurés: "J'ai compris que ma carrière était d'une certaine manière son chef-d'oeuvre, sa chanson, sa symphonie à lui. L'idée qu'elle puisse rester inachevée l'aurait peiné terriblement. J'ai compris que, si jamais il disparaissait, je devrais continuer, sans lui, pour lui".
De 26 ans son aîné, René Angélil est mort à 73 ans le 14 janvier d'un cancer de la gorge dans sa résidence de Las Vegas (Nevada, Ouest des Etats-Unis) là où il a réussi à monnayer pour Céline Dion des contrats juteux, après avoir réussi à lui faire vendre plus de 220 millions d'albums à travers le monde.
Natif de Montréal d'une famille modeste libano-syrienne, c'est dans les années 1960 qu'il avait commencé, sans grand succès, comme chanteur dans un groupe yéyé, les Baronets.
Après avoir poussé la carrière de Ginette Reno, figure québécoise de la chanson présente vendredi aux funérailles de son ancien mentor, René Angélil est tombé sous le charme de la voix de Céline, à l'époque pré-adolescente de 12 ans. Il en a fait une star internationale, l'a épousée en 1994 et le couple a eu trois enfants, René-Charles, 15 ans, et les jumeaux de 5 ans, Nelson et Eddy. René Angélil était aussi le père de trois autres enfants de deux unions précédentes.
Dernière d'une famille de 14 enfants, Céline Dion pleure aussi un de ses frères, Daniel 59 ans, mort également d'un cancer deux jours après René Angélil, et dont les funérailles se dérouleront lundi près de Montréal.