Showman à la voix intense et eraillée, Benjamin Clementine éblouit sur scène. Il a remporté, le mois dernier, la victoire de la musique de la révélation scène. Cela allait de soi, puisque c’est en live que le phénomène Benjamin Clementine a éclos.
Avant même de sortir, en janvier, At Least for Now, son premier album, le chanteur londonien jouait déjà à guichets fermés, porté par le bouche à oreille.
Clementine a 26 ans, de longs doigts fins qui domptent le piano et un timbre grave et profond. Surtout, son sens aigu de la dramaturgie, acquis au théâtre qu’il a pratiqué adolescent, en fait un interprète tout en nuances et un showman étincelant.
Paroles autobiographiques
Repéré dans le métro parisien où il chantait tant Bob Dylan et Nina Simone que Charles Aznavour, il joue désormais ses propres créations : des morceaux soul piano-voix, à peine soutenus par une base électro. Les paroles évoquent sa propre vie : errances, doutes, déceptions amoureuses…
Chez Clementine, pas de mélodie répétitive, mais une prose libre et intense qui suit le fil des émotions plus que celui de la partition.
Benjamin Clementine, vendredi 20 mars, au Trianon (18e).