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«Couloir de Lobito» : tout savoir sur cette gigantesque ligne ferroviaire africaine, pour laquelle Joe Biden a annoncé une aide de 600 millions de dollars

Joe Biden a effectué le premier voyage officiel d'un président américain en Afrique depuis 2015 [Elizabeth FRANTZ/REUTERS]

Alors qu’il était en Angola, Joe Biden a annoncé un nouveau financement à destination du corridor (ou couloir) de Lobito, un gigantesque projet de voie ferrée transafricain visant à connecter plusieurs pays aux marchés commerciaux régionaux et mondiaux.

«Imaginez l'impact que cela va avoir pour la technologie, l'énergie verte, l'agriculture, la sécurité alimentaire», a déclaré Joe Biden dans un discours au sujet du corridor transafricain de Lobito. Le chef d’Etat américain en a ainsi profité pour annoncer un financement supplémentaire de 600 millions de dollars (567 millions d’euro) à destination de ce projet. 

Un programme d’envergure puisque le couloir de Lobito n’est autre qu’un axe ferroviaire (1.300 kilomètres de rails) et commercial desservant le nord-ouest de la Zambie, la République démocratique du Congo (RDC) et traversant l’Angola. Sa mise en service permettra ainsi d’améliorer les capacités d’exportation - notamment des minerais - des trois pays.  

Il vise également à réduire de manière spectaculaire le temps de transport des marchandises entre la RDC ou la Zambie et la côte : de 45 jours aujourd'hui par la route à 40 à 50 heures par train. 

Joe Biden, qui effectue le premier voyage officiel d'un président américain en Afrique depuis 2015, et dont la visite en Angola est une première historique, a plaisanté en disant qu'il allait «revenir pour prendre ce train». Le président congolais Félix Tshisekedi a, lui, déclaré que ce grand chantier était un «symbole de notre volonté collective».  

Un projet soutenu par l’Europe 

Ce projet a été annoncé dans une déclaration conjointe de l’Union européenne et des États-Unis en marge de l’événement du partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII) au G20 en 2023. 

En octobre de la même année lors du forum «Global Gateway», les deux partenaires ont signé – avec l’Angola, la RDC, la Zambie, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Africa Finance Corporation (AFC) – un protocole d’accord pour définir les rôles et les objectifs de l’expansion du corridor. 

Collaborer avec la Chine 

En effet, pour que ce projet soit un succès, les Etats-Unis devront coopérer avec la Chine. Le pays «domine le secteur minier en RDC et en Zambie», a rappelé Mvemba Phezo Dizolele, expert au Centre d'études stratégiques et internationales, un institut de recherches basé à Washington.  

«Les Etats-Unis ne veulent pas laisser les nombreuses et précieuses matières premières de la région aux Chinois sans se battre. Mais la question est de savoir si les Américains peuvent rivaliser avec les Chinois, qui sont déjà engagés dans la région depuis des décennies et ont ainsi acquis une énorme avance», a poursuivi auprès de la Deutsche Welle, Claudio Silva, analyste politique angolais, déclare Silva. 

Alors que la Chine a déjà investi des montants pharaoniques, Washington assure proposer des initiatives plus ciblées et plus respectueuses des intérêts des pays africains, là où Pékin est accusé de les accabler avec des créances impossibles à honorer. 

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