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Qui est Antonio Costa, le nouveau président du Conseil européen, qui milite pour une UE plus forte militairement ?

Antonio Costa était au pouvoir depuis huit ans au Portugal lorsqu'il a annoncé sa démission, le 7 novembre 2023. [Nicolas TUCAT / AFP]

Désigné par les 27 en juin, Antonio Costa prend la tête du Conseil européen à partir de dimanche. L'ancien Premier ministre portugais veut faciliter les échanges entre les Etats membres sur les questions de Défense.

Connu pour ses talents de négociateur, l'ancien Premier ministre portugais Antonio Costa devra les mobiliser à partir de dimanche, en tant que nouveau président du Conseil européen. Ce juriste de 62 ans succède au Belge Charles Michel.

Promettant de «devenir le président de tous les membres du Conseil européen», Antonio Costa a déjà fait le tour des capitales de l'Union européenne (UE) pour sonder les chefs d'Etat et de gouvernement avant de prendre ses fonctions. Il ne s'est pas rendu à Bucarest ni a Sofia, mais seulement parce que des élections avaient lieu.

Antonio Costa a été désigné en juin par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement membres du Conseil européen. Après le mandat de Charles Michel, qui entretenait des relations exécrables avec Ursula von der Leyen, les Etats membres espèrent que le nouveau président pourra pleinement jouer son rôle de médiateur, notamment avec la Commission européenne.

La Défense au cœur des préoccupations

Le successeur de Charles Michel a déjà annoncé son intention d'organiser régulièrement des discussions centrées sur la Défense avec les dirigeants des 27. Ces réunions rassembleront des délégations restreintes pour permettre aux dirigeants de «parler librement».

La première réunion de ce genre doit avoir lieu en février, en Belgique, et se fera en présence du Premier ministre britannique, Keir Starmer. Ce sera la première rencontre de ce type après les années de tensions liées au Brexit. Le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, devrait également être présent.

En tant que président du Conseil européen, il compte aussi développer les relations de l'UE «avec différentes régions et différents pays» ou l'Alliance peine pour l'heure à faire entendre sa voix. «Tout ne se résume pas au G7 ou au G20. C'est un monde qui compte 195 pays», avait-il déclaré dans Politico.

Une démission fracassante

Antonio Costa était au pouvoir depuis huit ans au Portugal lorsqu'il a annoncé sa démission, le 7 novembre 2023. Une série d'arrestations et de perquisitions ayant débouché sur la mise en examen de son chef de cabinet et de son ministre des Infrastructures pour une affaire de trafic d'influence l'avait conduit à cette décision.

«Les fonctions de Premier ministre ne sont pas compatibles avec un quelconque soupçon portant sur mon intégrité» avait déclaré celui qui était arrivé au pouvoir en 2015, grâce au soutien inédit de la gauche radicale et des communistes, après avoir pourtant perdu les élections.

Les soupçons pesant sur Antonio Costa se sont par la suite plutôt dissipés puisque la Cour d'appel de Lisbonne avait considéré que «les éléments apportés ne constituent en soi aucun fait de nature criminelle» et «ne dépassent pas l'exercice des fonctions de chacun des intervenants».

Issu d'une grande famille de Goa

Né à Lisbonne en 1961, Antonio Costa est issu d'une grande famille de Goa, ancien comptoir colonial portugais en Inde. Fils d'une journaliste socialiste et d'un écrivain communiste, il a grandi dans ce genre de milieux intellectuels. Il s'est engagé très tôt dans les jeunesses socialistes, à l'âge de 14 ans.

Antonio Costa est devenu avocat après avoir suivi des études en droit et en sciences politiques. Nommé à 34 ans secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du gouvernement minoritaire d'Antonio Guterres, actuel secrétaire général de l'ONU, il a par la suite été son ministre de la Justice.

Antonio Costa est marié à une enseignante avec laquelle il a eu deux enfants. Fan de football, il est un fervent supporter du club du Benfica.

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