Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi se rendra dimanche en Syrie, a annoncé samedi son ministère, après la prise de contrôle par des jihadistes et des factions rebelles alliées d'une grande partie de la ville stratégique d'Alep.
Abbas Araghchi se rendra ensuite en Turquie pour des "concertations sur les questions régionales, en particulier les récents développements", a ajouté dans un communiqué le ministère iranien des Affaires étrangères.
La France a appelé samedi "l'ensemble des parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger les populations civiles" à Alep, dans le nord de la Syrie, contrôlée en grande partie par des jihadistes et des rebelles après une offensive éclair.
"La France suit avec attention les développements militaires survenus à Alep", a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, alors que les combats ont déjà fait plus de 320 morts, les premiers de cette ampleur depuis plusieurs années en Syrie.
Des factions rebelles ont pris le contrôle samedi de l'aéroport d'Alep, dans le nord de la Syrie, et de localités stratégiques dans les provinces voisines d'Idleb et Hamas, lors d'une offensive contre les forces du régime de Bachar al-Assad, a affirmé une ONG.
Des jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et leurs alliés, des rebelles syriens, "ont pris le contrôle de l'aéroport international d'Alep", dans la banlieue sud-est de la ville, après que les forces gouvernementales se sont "retirées", a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. L'ONG a ajouté que les rebelles avaient également progressé dans les provinces d'Idleb et Hamas, prenant le contrôle de "dizaines de localités stratégiques sans aucune résistance".
Les chefs de la diplomatie russe et turc ont évoqué au téléphone "l'évolution dangereuse de la situation" en Syrie, après la prise par les jihadistes et leurs alliés de la majeure partie d'Alep, a annoncé Moscou samedi.
Au cours de cette conversation entre Sergueï Lavrov et Hakan Fidan, "les deux parties ont exprimé leur vive inquiétude face à l'évolution dangereuse de la situation en Syrie, liée à l'escalade militaire dans les provinces d'Alep et d'Idleb", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Seize civils ont été tués samedi dans la ville d'Alep dans une frappe aérienne "probablement" menée par la Russie, alliée du régime syrien, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Au moins 16 civils ont été tués et 20 blessés lorsque des avions de guerre, probablement russes, ont pris pour cible des véhicules civils" dans un secteur de la ville pris par les rebelles, a déclaré l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de source en Syrie.
L'armée syrienne a confirmé samedi que des combattants antirégime avaient pénétré dans de "larges parties" de la ville d'Alep, dans le nord du pays, faisant état de dizaines de soldats tués lors de violents affrontements.
Des "organisations terroristes armées" ont lancé "une vaste attaque à partir de plusieurs axes sur les fronts d'Alep et d'Idleb" (nord-ouest), indique un communiqué dans lequel l'armée fait état d'intenses batailles sur "plus de 100 kilomètres". "Des dizaines d'hommes de nos forces armées ont été tués et d'autres blessés", poursuit le communiqué, affirmant que les combattants antirégime avaient pu "pénétrer dans de larges parties des quartiers de la ville d'Alep".
Les jihadistes et leurs alliés ont pris le contrôle de la moitié d'Alep, la deuxième ville de Syrie, où ils ont atteint la citadelle historique, après deux jours d'une offensive éclair contre les forces gouvernementales, a indiqué une ONG à l'AFP samedi.
"La moitié de la ville d'Alep est désormais sous le contrôle (du groupe jihadiste) Hayat Tahrir al-Sham et des factions alliées", a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, précisant que les forces du régime syrien se retiraient "sans combat".