Alors que la disparition de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal fait énormément réagir en France, son éditeur Gallimard a publié un communiqué dans lequel il appelle à sa «libération» à la suite de son «arrestation par les services de sécurité algériens».
Une situation inquiétante. Ce vendredi, l'histoire de la disparition de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait couler beaucoup d'encre en France. Après la réaction d'Emmanuel Macron qui s'était dit très «préoccupé» par la «disparition» de l'auteur en Algérie, c'est au tour de la maison d'édition de Boualem Sansal, Gallimard, de réagir à travers un communiqué.
«Les éditions Gallimard, éditeur de l'oeuvre littéraire de Boualem Sansal depuis la parution du "Serment des barbares" il y a vingt-cinq ans, expriment leur très vive inquiétude à la suite de l'arrestation de l'écrivain par les services de sécurité algériens et appellent à la libération immédiate de l'écrivain», indique le communiqué.
L'auteur de 75 ans, qui a obtenu cette année la nationalité française, aurait été arrêté samedi à l'aéroport d'Alger, en provenance de France, a rapporté l'AFP. Les raisons de son arrestation ne sont pas connues. Selon l'hebdomadaire Marianne, il ne donne «plus de nouvelles à ses proches depuis son arrivée à Alger».
Boualem sansal et le pouvoir algérien : une relation compliquée
Boualem Sansal est un critique acharné de l'islamisme et du pouvoir algérien, une attitude dont il ne s'est jamais départi. Il a notamment rencontré un grand succès en 1999 avec «Le serment des barbares», un roman qui relate la montée en puissance des intégristes ayant contribué à faire plonger l'Algérie dans une guerre civile avec un bilan officiel de 200.000 morts.
«Ses romans, ses essais, ses écrits de paix et de tolérance ont mis au jour les obscurantismes de tous les ordres qui affectent tragiquement la marche du monde, la conduite des peuples et la vie des individus», a écrit son éditeur. «C'est bien sa liberté et son tempérament d'écrivain, attaché aux vérités humaines, historiques et scientifiques, que le régime algérien sanctionne aujourd'hui avec le plus grand arbitraire», a-t-il poursuivi.
Souvent récompensé en France comme en 2008, lorsqu'il a remporté «Le Grand Prix RTL», pour son livre «Le village de l'Allemand», qui dresse un parallèle entre islamisme et nazisme, l'écrivain ne rencontre pas le même succès en Algérie puisque ce même livre y avait été censuré.