Présenté comme un membre du Hezbollah, un homme a été capturé par Israël au Liban lors d'une «opération spéciale». Les autorités libanaises veulent saisir le Conseil de sécurité de l'ONU.
Sans révéler son nom, Israël affirme avoir capturé un «agent de haut rang du Hezbollah» lors d'une «opération spéciale» menée au Liban vendredi 1er novembre. Selon un communiqué publié ce samedi 2 novembre, l'homme «a été transféré sur le territoire israélien» et «fait actuellement l'objet d'une enquête».
«Un débarquement depuis la mer»
Cette intervention a été menée par «Shayetet 13» ou «Flotille-13», le nom attribué aux commandos de la marine israélienne. L'agence nationale d'information libanaise (Ani) a indiqué que les faits se sont déroulés vendredi à l'aube dans la ville de Batroun, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Beyrouth.
Citant des habitants, l'Ani évoque un «débarquement depuis la mer» réalisé par «une force militaire» qui «s'est rendue avec tout son armement vers un bungalow près de la plage, kidnappant un Libanais avant de s'éloigner en pleine mer à bord d'un hors-bord».
Un «expert dans son domaine»
Un responsable militaire israélien, qui s'exprime sous couvert d'anonymat, décrit le captif comme un «expert dans son domaine». Selon cette même source, l'homme est actuellement interrogé par une unité des services du renseignement militaire.
De leur côté, les autorités libanaises ont d'abord fait état de l'enlèvement d'un «civil» par un «commando naval». D'après la BBC, le ministre des Transports, Ali Hamieh, a par la suite déclaré aux médias locaux que l'homme est un capitaine de navires civils.
Auprès de l'AFP, une source proche du dossier a affirmé que le Libanais kidnappé est âgé d'une trentaine d'années et suivait une formation à l'Institut des sciences maritimes et technologiques (Marsati). Il résidait dans les logements de l'établissement.
Le Hezbollah n'a en tout cas pas réagi pour l'instant, ne confirmant ni n'infirmant les propos d'Israël selon lesquels l'homme capturé est l'un de ses membres.
La colère des autorités libanaises
La Premier ministre libanais, Najib Mikati, a demandé à son ministre des Affaires étrangères de déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'armée libanaise ainsi que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ont été chargées de mener des investigations et le Premier ministre a exigé des résultats «accélérés».
Ali Hamieh, ministre libanais des Transports, a de son côté suggéré que le raid pourrait avoir violé la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui vise à mettre fin aux hostilités depuis le conflit qui a opposé Israël et le Hezbollah en 2006.