En Espagne, depuis lundi, la région de Valence est en proie à d’importantes pluies torrentielles. Les fortes précipitations et inondations ont causé la mort de 72 personnes, selon un bilan provisoire des services de secours. Mais alors, d’où provient ce phénomène d’une rare intensité ?
Comment expliquer un tel phénomène ? Depuis ce lundi, le sud-est de l’Espagne, et particulièrement la région de Valence, est en proie à des pluies torrentielles. La dépression «Dana» a provoqué d’importantes inondations, les pires depuis 30 ans dans ce pays ibérique. Le bilan provisoire est passé à 72 morts, dont 70 pour la seule région de Valence, la plus touchée, selon les services de secours.
«A l'heure actuelle, et de manière provisoire, le nombre de morts s'élève à 70 personnes», a déploré l’organisme qui coordonne les services de secours dans la communauté de Valence. Deux autres décès ont été constatés dans la région voisine de Castille-La Manche.
Aunque las lluvias de las próximas horas nada tendrán que ver con las de ayer, todavía hay extremar la precaución porque la #DANA no ha dicho la última palabra. Esta vez las cantidades más generosas descargarán en el noreste y suroeste peninsular.
Visor de mapas… pic.twitter.com/K70o01bY2H— Meteored | tiempo.com (@MeteoredES) October 30, 2024
Une Goutte froide en cause
Mais, concrètement, comment ce phénomène s’est-il formé ? Selon Météo-France, «la région de Valence en Espagne a été touchée ce mardi 29 octobre par un épisode méditerranéen, associé à une goutte froide». À Chiva, par exemple, il est tombé près de 491 mm d’eau, dont 343 mm en seulement quatre heures.
Ce 29 octobre, la région de Valence en Espagne a été touchée par un épisode méditerranéen, associé à une goutte froide, qui a causé de très fortes pluies et des inondations dramatiques.
Pourquoi a-t-il plus aussi fort ? On vous l’explique ici https://t.co/hpvSWNDTy4 pic.twitter.com/uCiwUqRvHx— Météo-France (@meteofrance) October 30, 2024
Le service de météorologie précise que «ces importantes précipitations sont liées à une goutte froide», une dépression d’altitude associée à de l’air froid. «En altitude, on a une zone de goutte froide, c’est une zone de basse pression en altitude et de températures assez basses, qui amène pas mal de pluies. Cette perturbation est suivie par un ciel de traîne», une zone de mauvais temps alliant pluie et vents forts, avait expliqué en avril dernier Météo-France à CNEWS.
Croisée avec les masses d’air au sol, qui peuvent varier entre 20 °C et 25 °C, l’atmosphère devient alors instable, favorisant les orages. En prenant un caractère stationnaire, ils «se sont régénérés continuellement au même endroit pendant plusieurs heures» dans la région de Valence, explique Météo-France. On parle alors d’orage en «V» avec une régénérescence située à la pointe de la lettre.
Un phénomène favorisé par le changement climatique ?
L’établissement public indique également que cette goutte froide a été «responsable de l’épisode méditerranéen du 26 et 27 octobre dans le sud-est» de la France, «avec des cumuls particulièrement importants dans le Var».
Si ces épisodes de fortes précipitations, caractéristiques d’un climat méditerranéen, ne sont pas nouveaux, le service de météorologie reconnaît que «le changement climatique apparaît comme un facteur aggravant». La hausse des températures tend «à accroître la quantité d’eau précipitable présente dans l’atmosphère».
En Espagne, pour retrouver un épisode aussi intense, il faut remonter au 11 septembre 1996 où 520 mm de précipitations sont tombés en seulement 24 heures.