À quinze jours d'une élection présidentielle américaine qui s'annonce très serrée, Kamala Harris doit se rendre prochainement dans trois États clés. Pour ses derniers meetings, elle sera accompagnée par Barack Obama, une figure toujours aussi forte aux États-Unis qui pourrait faire pencher l’élection en sa faveur.
Son approbation s’était fait attendre, mais désormais, il est un allié de taille. En effet, s'il est aujourd’hui un fervent soutien de Kamala Harris dans la course à l’élection présidentielle américaine, Barack Obama, pas séduit par l'hypothèse d'un deuxième mandat de Joe Biden, a pris son temps avant de se rallier derrière la candidature démocrate. En effet, il se faisait discret du temps où l'ex-sénateur du Delaware était candidat à sa propre réélection car il se montrait très inquiet quant aux chances de victoire de son ancien vice-président.
Le Washington Post avait d’ailleurs révélé il y a quelques mois que Barack Obama avait confié à ses proches que «les chances de victoire du président Biden s'étaient considérablement amenuisées, et qu'il pensait que le président devait sérieusement réfléchir à la viabilité de sa candidature». La relation entre les deux hommes s’était tendue après que Barack Obama n’a pas agi lors de la publication de la tribune de George Clooney appelant Joe Biden à se retirer.
Lorsque le président Biden a pris la décision de mettre un terme à sa campagne en juin 2024 et en a informé la vice-présidente qui a passé, dans la foulée, une série d’appels. Les premiers ont été adressés à des membres de sa famille, dont Doug Emhoff, son mari. Mais sur la centaine de personnes avec lesquelles la vice-présidente s’est entretenue, Barack Obama était dans les premières. Pourtant, le 44ᵉ président des États-Unis a attendu l’officialisation de la candidature de Kamala Harris, deux mois plus tard, pour se prononcer. Sûrement pour ne pas vexer Joe Biden.
Kamala Harris et Barack Obama sont amis depuis vingt ans
La relation entre Barack Obama et l’actuelle vice-présidente a toujours été au beau fixe. Selon le New York Times, l'amitié entre les Obama et Kamala Harris dure depuis vingt ans. Ils se sont rencontrés pour la première fois lorsque l’actuelle vice-présidente américaine a participé à l'organisation d'une collecte de fonds à San Francisco pour la campagne sénatoriale de Barack Obama dans l'Illinois en 2004.
Lors de la convention démocrate en août dernier, celle qui officialisait la candidature de Kamala Harris, la prise de parole du premier président noir des États-Unis avait marqué les esprits. «Nous sommes prêts pour la présidente Kamala Harris», avait-il assuré en étrillant Donald Trump, ce «milliardaire de 78 ans qui n'arrête pas de pleurnicher» et qui «a peur de perdre». «Yes, she can», avait-il dit faisant bien sûr écho à son ancien slogan. La salle s’était mise alors à scander la phrase.
Le 10 octobre dernier, l’ancien président américain s’est lancé dans une série de meetings dans les États clés en soutien à Kamala Harris. Dans une Amérique encore marquée par l'inflation post-Covid, «il y a beaucoup d'Américains qui galèrent. (...) Donc je comprends pourquoi les gens veulent du changement», a-t-il convenu.
«Nous n'avons pas besoin de quatre années supplémentaires d'arrogance»
«Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est que quiconque puisse croire que Donald Trump va bouleverser les choses d'une manière qui soit bonne pour vous», a lancé l'ex-président, dans ce berceau de l'acier américain qui fait partie de la poignée d'Etats clés pour le scrutin du 5 novembre. «Nous n'avons pas besoin de quatre années supplémentaires d'arrogance, de maladresses, de fanfaronnades et de divisions», a ajouté la figure démocrate.
Barack Obama a conseillé Kamala Harris sur sa communication politique et sur son personnel, notamment sur le choix de son colistier. Barack et Michelle Obama vont faire, cette semaine, leurs premières apparitions au côté de la candidate démocrate à l'élection présidentielle, dans le but de lui donner un puissant coup de pouce dans les dernières semaines de la campagne.
Près de huit ans après avoir quitté la Maison-Blanche, ils restent parmi les personnalités politiques les plus populaires du pays, avec des taux d'approbation élevés auprès des groupes précis d'électeurs que Kamala Harris s'efforce de convaincre dans les derniers jours de la campagne notamment les habitants des banlieues des grandes villes américaines et les électeurs afro-américains.
Depuis plusieurs jours, Barack Obama insiste sur l'importance du soutien de ces derniers à Kamala Harris. En effet, selon certains sondages, ils seraient de plus en plus réticents à se ranger derrière l'actuelle vice-présidente américaine. «Vous inventez toutes sortes de raisons et d’excuses pour ne pas la soutenir. J’ai un problème avec ça», avait déclaré l’ancien président américain lors du meeting de Pittsburgh.
Barack Obama sera présent jeudi en Géorgie avec Kamala Harris. Dans les jours à venir, il doit également organiser des meetings à Tucson, en Arizona, à Las Vegas, Detroit et Madison, dans le Wisconsin. Des meetings dans lesquels il sera seul à prendre la parole et défendre la candidature de son amie démocrate.