Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé ce jeudi la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué lors d'une opération militaire à Rafah dans la bande de Gaza.
«Le meurtrier de masse», n'est plus. Nommé le 6 août dernier à la suite de l’assassinat à Téhéran de l'ancien chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, le Hamas a annoncé, Yahya Sinouar a à son tour été tué par Tsahal, a-t-on appris du ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz ce jeudi.
«Le meurtrier de masse Yahya Sinouar, responsable du massacre et des atrocités du 7-Octobre, a été éliminé par les soldats (des forces israéliennes)», a déclaré Ismaïl Katz dans un communiqué à la presse.
L'armée et les autorités israéliennes accusaient Yahya Sinouar d'être l'un des cerveaux de l'attaque sans précédent du Hamas le 7-Octobre en Israël, ce qui faisait de lui l'un des hommes les plus recherchés par Ies autorités israéliennes, qui le considérait comme la version palestinienne de Ben Laden.
«le boucher de Khan Younès»
Yahya Sinouar est né en 1962 au sud de la bande de Gaza. Il s'est rapidement fait remarquer pour ses idées radicales en matière d'application de la religion. «Il avait dit qu’il planifiait un grand massacre de juifs, conformément à la charte du Hamas. Il considère donc ce qu’il a fait comme une réussite. Nous aurions dû l’éliminer depuis longtemps», concédait l'ancien du Shin Bet.
Son premier rôle au sein du Hamas était d’éliminer ses adversaires politiques. A 25 ans, il dirige ainsi l'Organisation du jihad et de la prédication, l'unité de renseignement du Hamas qui punit les «collaborateurs», ces Palestiniens châtiés pour intelligence avec l'ennemi israélien.
C'est d'ailleurs pour ce motif qu'il avait été arrêté en 1989 par les Israéliens après avoir tué quatre Palestiniens accusés d'être des collaborateurs de l'Etat hébreu. Il avait passé vingt-trois années derrière les barreaux en Israël où il s’imposera comme un puissant leader politique, avant d’organiser sa propre libération. En 2011, 1.000 prisonniers palestiniens avaient été échangés, dont Yahya Sinouar, contre un soldat franco-israélien, Ghilad Salit.
Les médias israéliens et les personnes qui l'ont rencontré décrivent un homme cruel. «À Gaza, ils l’ont surnommé "le boucher de Khan Younès". C’était un homme intelligent, vif et charismatique. Mais il n’avait pas de sentiment. Il parlait avec froideur, indifférence. Rien ne le touchait», avait expliqué à franceinfo Michael Kobi qui a mené des interrogatoires de Yahya Sinouar.
En témoigne un extrait de ces interrogatoires publiés par les médias, dans lequel il raconte avoir enlevé un «traître» avant de le tuer : «Nous l'avons amené au cimetière de Khan Younès (...), je l'ai mis dans une tombe et je l'ai étranglé avec un keffieh (...). J'étais sûr qu'il savait qu'il méritait de mourir».
Ancien commandant d'élite au sein des Brigades al-Qassam
Avant d'être nommé à la tête du Hamas, Yahya Sinouar devait faire le lien entre le bureau politique et la branche armée de l’organisation terroriste. Son objectif : lever le blocus sur Gaza, la paix sur les lieux saints et la fin de l'annexion d'Israël en Cisjordanie.
Il était activement recherché par Israël et placé sur la liste américaine des «terroristes internationaux». Tsahal avait indiqué que la ville de Gaza était au coeur de ses opérations, étant l'endroit où étaient basés la plupart des dirigeants du Hamas.
Yahya Sinouar entourait également ses déplacements du plus grand secret. Sa maison aurait été bombardée par les forces aériennes israéliennes quelques heures après le début de l'offensive du Hamas contre Israël, selon des médias palestiniens. Ancien commandant d'élite au sein des Brigades al-Qassam, il était accusé d’utiliser les Gazaouis comme boucliers humains.