Dans l'ombre de Donald Trump, plusieurs membres d'un think tank ultraconservateur préparent le «Projet 2025», visant à restructurer les États-Unis en moins de six mois en cas d'investiture du candidat républicain. Un plan dont Donald Trump lui-même ne semble pas partager les idées.
Près de 900 pages pour réformer l’Amérique et son système dès une potentielle investiture, le 20 janvier prochain. En pleine course à la Maison Blanche, Donald Trump continue son opération séduction à travers les États-Unis, à quelques semaines de l’élection présidentielle, prévue le 5 novembre prochain.
Et en coulisses, les alliés de l'adversaire de la démocrate Kamala Harris, préparent depuis des mois un plan, qui n’attend qu’une seule chose : sa victoire à la présidentielle.
Intitulé «Projet 2025», ce plan indique les grandes lignes de la politique américaine en cas de victoire face au camp démocrate, avec de nombreux changements dans le système politique.
Un plan pour réformer les États-Unis
Rédigé par The Heritage Foundation, une association connue pour son ultraconservatrisme et son implication dans les politiques ultralibérales de l’ancien président Ronald Reagan dans les années 1980, ce document massif pourrait mener à une «deuxième révolution américaine» selon Kevin Roberts, président de ce think tank cité par CBS.
Parmi les principaux éléments avancés dans ce document, qui peut être consulté en ligne, figure le démantèlement de «l’État administratif», avec la fin de l’indépendance de certaines agences fédérales dont l’APE, l’agence de protection de l’environnement.
Toujours selon les rédacteurs du «Projet 2025», une réforme du ministère de la Justice est jugée nécessaire, en raison d’un «manque d’intérêt pour les Américains» de la part de «bureaucrates de gauche radicale».
L’un des points qui provoque le plus de réactions outre-Atlantique concerne le remplacement des fonctionnaires jugés «déloyaux» par des agents choisis par le pouvoir en place.
La famille, un point majeur du «Projet 2025»
Au cœur de la politique conservatrice de Donald Trump, les questions de la famille et de l’IVG sont également dans les grandes lignes du «Projet 2025» de l’Heritage Foundation.
Avançant que «l'absence de père est l'une des principales causes de la pauvreté, de la criminalité, des maladies mentales, du suicide des adolescents, de la toxicomanie, du rejet de l'église et du décrochage scolaire aux Etats-Unis», le document fait la promotion de la famille «conforme à la Bible», composée «d’un homme et d’une femme».
En ce qui concerne l’IVG, la feuille de route préconise une interdiction de l’avortement par voie médicale, ainsi que l’arrêt des subventions fédérales destinées au planning familial.
Un plan désavoué par Donald Trump
Enfin, l'immigration, point fort de Donald Trump, est évoquée avec une politique plus dure. Les rédacteurs du «Projet 2025» recommandent notamment d'«adopter une approche créative et agressive» pour lutter contre les cartels de la drogue à la frontière, avec l'utilisation de personnel militaire actif et de la Garde nationale pour contribuer aux opérations d'arrestation le long de la frontière méridionale.
Pour sa part, le candidat républicain Donald Trump a indiqué ne pas avoir de lien direct avec l'Heritage Foundation et ce projet qui semble semer la discorde au sein du «Great Old Party».
«Je ne suis pas d'accord avec certaines des choses qu'ils disent et certaines des choses qu'ils disent sont absolument ridicules et abyssales», a-t-il notamment déclaré sur son compte Truth Social.