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Grèves des dockers : ports bloqués, impact sur la présidentielle… Tout savoir sur cette action sans précédent depuis près de 50 ans aux Etats-Unis

Il s'agit d'une grève inédite depuis près de 50 ans. [SPENCER PLATT/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP]

Aux États-Unis, le principal syndicat de dockers a lancé un mouvement de grève massif, ce mardi 1er octobre. Une action voulue, à près d'un mois de l'élection présidentielle, opposant Donald Trump à Kamala Harris le 5 novembre.

Une première depuis près d’un demi-siècle, au pire des moments pour le camp démocrate. Depuis ce mardi 1er octobre, les dockers de près d’une quarantaine de ports de la côte Est et du sud des États-Unis sont en grève, après l’échec d'une tentative de résolution à moins de cinq semaines du scrutin présidentiel entre Donald Trump et Kamala Harris.

«Nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps que nécessaire, à rester en grève le temps qu'il faudra, pour obtenir les salaires et protections que nos adhérents méritent», a prévenu Harold Daggett, patron de l'International Longshoremen's Association (ILA), un syndicat qui compte 85.000 adhérents, après l’échec des négociations avec l’USMX, l’Alliance maritime des États-Unis.

La principale revendication avancée par le syndicat des dockers concerne une hausse salariale, initialement à 77 %. Un chiffre bien trop élevé pour l’USMX qui a effectué une offre pour un nouvel accord social avec une hausse de salaire à hauteur de «plus de 50 %», ce qui a été démenti par le syndicat des dockers américains. Outre une revalorisation conséquente des salaires, l'ILA réclame le gel de toute automatisation des ports.

Avec ces piquets de grève tenus depuis mardi et la fin des six années d’accord social, quelques conséquences devraient se faire ressentir.

Un impact économique et politique ?

Si le transport d'hydrocarbures et de produits agricoles, ou encore les croisières ne devraient néanmoins être que très faiblement affectés, le produit intérieur brut américain devrait en subir des conséquences non-négligeables en cas de prolongation de la grève : selon Oxford Economics, chaque semaine de grève priverait le PIB national de 4,5 à 7,5 milliards de dollars.

Mais surtout, le lancement d’une telle grève à quelques semaines de l’échéance présidentielle pourrait jouer en faveur de Donald Trump. Si le président démocrate Joe Biden a exhorté l'USMX «à présenter une offre équitable aux travailleurs» afin de mettre fin à cette grève, le candidat républicain a pris la défense des dockers, qu’il qualifie de «force vive» du pays, rappelant que ces derniers ont été «très touchés par l’inflation».

Cette inflation pourrait faire son retour en cas de discussions stériles entre les différents camps. Un temps évoquée, l’activation de la loi Taft-Hartley, qui limite le droit de grève et impose un moratoire de 80 jours, n’aura pas lieu selon Joe Biden. Une telle décision aurait eu, selon plusieurs médias américains, un effet néfaste sur la campagne de Kamala Harris, déjà affectée par cette grève.

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