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Israël - Hezbollah : qu’est-ce que la résolution 1701 de l’ONU adoptée en 2006 et jamais totalement appliquée ?

Tsahal a annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, qu'elle avait commencé «des raids terrestres localisés» dans des villages du sud du Liban, affirmant cibler le Hezbollah. [REUTERS/Ali Alloush]

Alors que les tensions ne cessent de monter entre Israël et le Hezbollah, la résolution 1701, qui avait instauré un cessez-le-feu en 2006, est à nouveau au cœur des discussions. Mais que prévoit ce texte exactement ?

Comme un dernier rempart contre la guerre, la résolution 1701 a été brandie à plusieurs reprises ces derniers jours, dans l'espoir d'initier la désescalade entre Israël et le Hezbollah libanais. Adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2006, cette décision avait à l'époque mit fin à une guerre de 33 jours entre les deux partis.

Lundi Jean-Noël Barrot, ministre française des Affaires étrangères, a assuré que «les paramètres d'un règlement diplomatique sont connus de longue date», appelant à «mettre enfin pleinement en œuvre la résolution 1701» de l'ONU.

Le gouvernement libanais lui a emboité le pas, se disant prêt à appliquer cette résolution dans sa totalité. Car, si cette décision a bel et bien permis d'instaurer un cessez-le-feu en août 2006, certaines de ses dispositions ne sont jamais réellement entrées en vigueur.

La résolution 1701 prévoit l'arrêt total des hostilités et l'extension de l'autorité du gouvernement libanais à tout son territoire. Elle exige aussi le retrait du Hezbollah du sud du Liban jusqu'au fleuve Litani, à 30km de la frontière, le départ des forces israéliennes du sol libanais et le déploiement de l'armée libanaise et des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Mais, dans les faits, les altercations sont restées récurrentes à la frontière, que les combattants du Hezbollah n'ont jamais complètement quittée. Le groupe n'a aucune présence militaire visible dans cette zone depuis la guerre de 2006, mais des experts font état de tunnels et tranchées creusés par le mouvement pour pouvoir circuler dans la région. En parallèle, Israël survole régulièrement le Liban, violant l'espace aérien souverain.

Les entorses à la résolution 1701 ont atteint leur paroxysme après l'attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre. En réaction, le Hezbollah a ouvert un «front de soutien» au mouvement palestinien dans le sud du Liban, échangeant des tirs quotidiens avec l'armée israélienne.

Depuis, la tension ne cesse d'augmenter et l'explosion des systèmes de transmission du Hezbollah au Liban, le 17 septembre dernier, a été imputé à Israël. Tsahal bombarde désormais son voisin et a annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, qu'elle avait commencé «des raids terrestres localisés» dans des villages du sud du Liban, affirmant cibler le Hezbollah.

Dans ces conditions, les plus de 10.000 Casques bleus de la Finul, censés faire respecter la résolution 1701, ne peuvent plus patrouiller. Ils «restent en position dans la zone de responsabilité de la mission, tandis que l'intensité des combats empêche leurs mouvements et leur capacité à remplir leurs tâches», a expliqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies. 

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