Au coude-à-coude dans les sondages, Kamala Harris et Donald Trump doivent s'affronter lors de leur premier débat présidentiel, ce mardi 10 septembre.
Pour leur première rencontre en personne, Kamala Harris et Donald Trump auront les yeux du monde entier braqués sur eux.
Ce mardi 10 septembre (dans la nuit de mardi à mercredi à Paris), les deux candidats en lice pour la Maison blanche doivent s'affronter lors de leur premier débat présidentiel, particulièrement attendu.
Des règles strictes
La confrontation, retransmise en direct sur la chaîne ABC, et sur CNEWS de 3h à 5h du matin (dans la nuit de mardi à mercredi), est prévue au Centre national de la Constitution à Philadelphie, à 21h locales (3h du matin, heure de Paris). L'Etat de Pennsylvanie n'a pas été choisi au hasard puisqu'il est largement considéré comme le plus important des «swing states», ces Etats clés, démocrates comme républicains, qui pourraient changer de camp lors de l'élection en novembre.
Pendant 90 minutes, les discussions seront animées par les présentateurs Linsey Davis et David Muir, dans une salle sans public. Le débat commencera immédiatement par une série de questions-réponses, il n'y aura donc pas de propos liminaires. Les sujets abordés n'ont pas été transmis en amont aux candidats, qui disposeront de deux minutes pour répondre à chaque interrogation, mais aussi pour répliquer, si besoin, aux propos de l'adversaire.
D'après les règles, une minute supplémentaire pourra être accordée pour tout «propos complémentaire, clarification ou réponse». Kamala Harris et Donald Trump auront également deux minutes chacun pour présenter leurs conclusions à la fin du débat. Le républicain a été tiré au sort pour passer en premier.
Take it from the people who worked for him: Donald Trump is a danger to our troops, our security, and our democracy.
He should never again stand behind the seal of the President of the United States.
Watch our new ad: pic.twitter.com/LWiyK1sfnm— Kamala Harris (@KamalaHarris) September 9, 2024
Les micros de Kamala Harris et Donald Trump ne seront ouverts que lorsque la parole leur sera donnée, de la même manière qu'en juin dernier, lors du débat entre le républicain et Joe Biden.
Les deux camps se sont opposés sur ce point puisque l'équipe de la vice-présidente souhaitait que les micros restent constamment allumés, dans l'espoir que l'impulsivité de Donald Trump lui desserve. Le camp républicain s'est toutefois battu pour conserver cette règle et ABC a tranché en sa faveur.
Deux stratégies différentes, un objectif commun
Les candidats ont adopté des attitudes diamétralement opposées les jours précédant le débat. Kamala Harris s'est retranchée dès jeudi dans un hôtel de Pittsburgh, en Pennsylvanie, pour se préparer, mais Donald Trump, lui, a multiplié les apparitions publiques.
Tous deux ne sont pas soumis aux mêmes enjeux, sachant que Donald Trump est non seulement rompu à l'exercice mais connu de tous les Américains, quand Kamala Harris, propulsée candidate après la défection de Joe Biden en juillet, est moins célèbre.
Le dernier débat de la vice-présidente remonte à quatre ans, mais, en tant qu'ancienne procureure puis sénatrice, elle a déjà montré de grandes qualités de répartie et de fermeté lors de joutes oratoires. Parfois critiquée sur ses propositions jugées imprécises, Kamala Harris est notamment attendue sur sa capacité à présenter des mesures concrètes.
Donald Trump Truth Social 12:06 PM EST 09/09/24 @realDonaldTrump pic.twitter.com/WocyXbnE3x
— Donald J. Trump Posts From His Truth Social (@TrumpDailyPosts) September 9, 2024
Ce mardi, elle devra aussi faire face à l'attitude de Donald Trump, connu pour ses invectives et provocations verbales. Lors du débat contre Joe Biden, fin juin, le républicain avait une fois de plus montré qu'il n'hésite pas à user de fake news pour déstabiliser son adversaire.
Sans laisser filtrer de réels éléments sur sa stratégie pour cette confrontation, Donald Trump avait déclaré, lors d'une rencontre avec des électeurs début septembre : «je vais la laisser parler». «Vous pouvez avoir toutes les stratégies que vous voulez, mais vous devez toujours vous adapter à ce qu'il y a en face», avait-il ajouté.
Dans les deux camps, l'objectif principal de ce débat est de s'attirer les faveurs des électeurs des swing states : Arizona, Caroline du Nord, Floride, Géorgie, Michigan, Minnesota, Nevada, Nouveau-Mexique, Pennsylvanie et Wisconsin. Selon le lobbyiste et commentateur Joshua Zive, interrogé par l'Agence France-Presse, Kamala Harris comme Donald Trump n'ont toutefois «aucune raison de prendre de grands risques», sachant que les sondages sont particulièrement serrés.
L'indécision toujours de mise
Après la diffusion des derniers sondages, dimanche 8 septembre, l'issue de l'élection présidentielle est toujours aussi indécise. Selon une étude New York Times/Siena College, réalisée du 3 au 6 septembre, Donald Trump devance la vice-présidente des Etats-Unis d'un seul point au niveau national (48% contre 47).
L'incertitude est d'autant plus marquée qu'aucun des deux candidats ne se démarque réellement dans les Etats clés, très disputés pour obtenir la majorité du collège électoral qui désignera le futur président.
Kamala Harris dépasse légèrement Donald Trump dans le Wisconsin (50 contre 47), le Michigan (49/47) et en Pennsylvanie (49/48). Les candidats sont à égalité (48/48) dans le Nevada, la Géorgie, la Caroline du Nord et l'Arizona.
D'après une autre étude CBS News/YouGov, réalisée aussi du 3 au 6 septembre et parue dimanche, l'élection se joue sur un fil dans le Michigan (50/49 pour Harris), le Wisconsin (51/49) et la Pennsylvanie (50/50). Ces écarts sont trop serrés pour dresser une tendance et, selon les experts, l'élection de novembre pourrait se jouer, comme en 2016 et 2020, à quelques milliers de voix dans certains Etats.