Alors que la présidentielle américaine de novembre 2024 approche à grands pas, Kamala Harris poursuit son opération de séduction. Et pour couronner sa candidature officielle, la vice-présidente des Etats-Unis a opté pour la chanson «Freedom» de Beyoncé, synonyme de lutte des femmes et hommes noirs pour la liberté.
Depuis le retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche, tous les regards se dirigent désormais vers la concurrente de Donald Trump à la présidentielle américaine, Kamala Harris. La candidature de cette dernière, investie lors de la convocation démocrate à Chicago (19 août – 22 août), a déclenché un élan «d’espoir» chez les partisans de Joe Biden, à l’instar de Michelle et Barack Obama.
Mais depuis l’officialisation de sa candidature, Kamala Harris a personnalisé, à sa manière, sa campagne électorale. Outre l’opération «noix de coco» lancée en juillet, la vice-présidente des Etats-Unis compte sur le soutien de Beyoncé et son single «Freedom» (Liberté en français), avec Kendrick Lamar, pour s’imposer face à Donald Trump, jusqu'à faire de ce morceau l’hymne de sa campagne.
Le refrain du titre est le suivant : «Liberté ! Liberté ! Je ne peux bouger. Liberté, libère-moi. Liberté ! Liberté ! Où es-tu ? Parce que j'ai besoin de liberté aussi. Je brise les chaines toute seule. Je ne laisserai pas ma liberté pourrir en enfer. Je vais continuer de courir parce qu'un gagnant n'abandonne pas de lui-même».
«Nous choisissons la liberté»
Ce même refrain du morceau de Beyoncé a été utilisé par Kamala Harris lors d’une vidéo postée sur le réseau social X, annonçant sa candidature pour la présidence américaine. Et c’est la chanteuse américaine elle-même qui a donné son accord à la vice-présidente.
I’m Kamala Harris, and I’m running for President of the United States. pic.twitter.com/6qAM32btjj
— Kamala Harris (@KamalaHarris) July 25, 2024
Dans cette vidéo d'un peu plus d'une minute, Kamala Harris reprend le titre de la chanson durant sa courte intervention. «We choose freedom» (Nous choisissons la liberté en français), a-t-elle dit, avant que «Freedom» de Beyoncé ne retentisse comme fond sonore.
De plus, cette même chanson a été utilisée lors de la première sortie de scène de Kamala Harris lors de sa visite au siège de sa campagne, dans le Delaware. Aussi, le titre de Beyoncé a résonné dans une version a capella, lundi 19 août, lors de la première soirée de la convention démocrate à Chicago.
Dans cette chanson, Beyoncé revient sur ses propres revendications, comme la lutte des femmes noires pour la liberté et la justice, et les discriminations qui visent les personnes noires aux Etats-Unis.
Ces mêmes revendications ont été reprises par celle qui pourrait devenir la première présidente noire et sud-asiatique de l’histoire du pays. Le 23 juillet, alors qu’elle était en campagne dans le Wisconsin, Kamala Harris a attaqué son rival républicain Donald Trump, affirmant être la candidate qui représente «les libertés».
«Nous ne reviendrons pas en arrière. Voulons-nous vivre dans un pays de liberté, de compassion et d’Etat de droit, ou dans un pays de chaos, de peur et de haine ?», a dit Kamala Harris en accusant son adversaire de chercher à affaiblir la classe moyenne.
«Freedom», Kamala Harris et le movement Black Lives Matter
«Freedom» de Beyoncé a également servi d’hymne de protestation suite à la mort de George Floyd, le 25 mai, tué par un policier lors de son arrestation à Minneapolis. À l’époque, et avec la naissance du mouvement «Black Lives Matter» (les vies noires comptent en français), la chanson avait gagné +625% d’écoutes sur les plates-formes de streaming. Durant cette même période, Kamala Harris avait affiché son soutien à ce mouvement, en prônant la justice sociale et en défendant les libertés lors de la convention démocrate de 2020.
«Pour George Floyd. Pour Breonna Taylor. Pour nos enfants. Pour nous tous. Et pour la vie de beaucoup d'autres personnes pour les nommer, nous devons travailler pour tenir cette promesse d'une justice égale devant la loi. Parce qu'aucun d'entre nous ne sera libre tant que nous ne le serons pas tous», avait-elle écrit sur X, le 20 août 2020.
For George Floyd.
For Breonna Taylor.
For our children.
For all of us.
And for the lives of too many others to name, we’ve gotta do the work to fulfill that promise of equal justice under law. Because none of us are free until all of us are free. #DemConvention— Kamala Harris (@KamalaHarris) August 20, 2020
Quelques mois plus tard, soit le 14 octobre de la même année, Kamala Harris avait réitéré son appel à la justice sociale en demandant de créer «une norme nationale pour l’usage de la force» par la police.
«Aujourd'hui aurait été le 47e anniversaire de George Floyd. Il devrait encore être en vie pour célébrer une nouvelle année avec sa famille et ses amis. Nous avons besoin de justice et de veiller à ce que cela ne se reproduise plus jamais, en commençant par interdire les prises d'étranglement et en créant une norme nationale pour l'usage de la force», avait-elle dit.
Today would have been George Floyd’s 47th birthday. He should still be alive today celebrating another year with his family and friends. We need justice and to ensure that this never happens again—starting with banning chokeholds and creating a national standard for use of force.
— Kamala Harris (@KamalaHarris) October 14, 2020
Plus récemment encore, en 2023, la vice-présidente des Etats-Unis avait assisté aux funérailles de Tyre Nichols, décédé le 10 janvier 2023 après avoir été roué de coups par des agents de la police.
Après avoir rendu hommage à Tyre Nichols, Kamala Harris avait eu des mots durs envers les agents, dénonçant «un acte de violence». «N’avait-il pas le droit d’être en sécurité ? Voici une famille qui a perdu son fils et son frère après un acte de violence perpétré par des personnes chargées de les protéger», avait-elle énoncé devant la foule. Et de poursuivre : «Cet acte violent ne visait pas à assurer la sécurité publique».