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«Vous allez regretter vos actes» : les émeutes qui frappent le Royaume-Uni depuis une semaine provoquent la colère du Premier ministre Keir Starmer

Une semaine après que trois fillettes ont été tuées dans une attaque au couteau à Southport (Royaume-Uni) donnant lieu à de multiples rumeurs sur l’origine du meurtrier présumé, des émeutes particulièrement violentes ont éclaté dans le pays.

Un pays en colère. Les émeutes d'une violence inédite depuis plus de dix ans ont continué dimanche au Royaume-Uni, où au moins deux hôtels hébergeant des demandeurs d'asile ont été pris pour cible. Dans ce contexte, le Premier ministre Keir Starmer a promis ce lundi que les casseurs anti-migrants et islamophobes «regretteraient leurs actes».

«Je vous garantis que vous regretterez d'avoir participé à ces désordre», que ce soit directement ou indirectement, «en ayant provoqué ces actions en ligne», a affirmé le chef du gouvernement travailliste arrivé il y a tout juste un mois au pouvoir, lors d'une courte déclaration depuis Downing Street. 

Ces émeutes ont éclaté après que trois fillettes se sont faites mortellement poignarder lundi dernier à Southport dans le nord-ouest de l’Angleterre. L’agresseur présumé, un jeune homme de 17 ans, a été l’objet de nombreuses rumeurs et de désinformation sur les réseaux sociaux concernant sa potentielle origine et sa religion, faisant ressurgir de vives tensions à l’encontre des étrangers.

Des violences sur fond de racisme

Rien que ce dimanche, des rassemblements ont eu lieu avec comme mot d’ordre «Enough is enough (Trop c'est trop)», en référence à l'arrivée au Royaume-Uni de migrants traversant la Manche sur des canots pneumatiques. Les forces de l'ordre ont indiqué avoir procédé à près de 150 arrestations depuis samedi.

A Tamworth, près de Birmingham (centre), la police locale a indiqué être intervenue le même jour près d'un hôtel, pris pour cible par un «important groupe d'individus». Ils ont «jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police» et un policier a été blessé, a-t-elle détaillé.

Un peu plus tôt à Rotherham, dans le Nord, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile et des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre. Au moins dix policiers ont été blessés, mais aucun personnel ou client de l'hôtel, a indiqué la police locale. Certains participants ont brisé des vitres de l'établissement, ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d'autres ont crié des slogans comme «Mettez les dehors». 

Une mosquée prise pour cible

Outre les manifestations et rassemblements violents, donnant lieu à des affrontements entre police, manifestants, et parfois contre-manifestants anti-racistes, une mosquée a été prise pour cible à Southport samedi.

Depuis lundi, Keir Starmer a multiplié les messages de fermeté et de soutien aux forces de l'ordre contre ce qu'il a de nouveau décrit dimanche comme «des violences d'extrême droite». «Si vous ciblez des gens à cause de la couleur de leur peau ou de leur religion, c'est de l'extrême droite», a-t-il insisté. Le gouvernement a annoncé renforcer la protection policière des mosquées.

Certains commentateurs et responsables politiques ont estimé que la montée d'un discours anti-immigration dans la classe politique a légitimé les manifestants. Lors des dernières législatives, le parti anti-immigration Reform UK a engrangé plus de 14% des voix. Pour la coprésidente du parti Vert, Carla Denyer, ces violences doivent servir «de signal d'alarme pour tous les responsables politiques» ayant utilisé une rhétorique anti-immigration.

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