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Ce que l'on sait de l'échange de 26 prisonniers entre la Russie et les Occidentaux

Paul Whelan un ex-membre de la Marine, et le journaliste Evan Gershkovic, font partie des 26 prisonniers. [Maxim Shemetov, Evgenia Novozhenina/Reuters]

Un échange de 26 prisonniers entre la Russie et plusieurs pays occidentaux a été coordonné par la Turquie à Ankara, a annoncé la présidence turque ce jeudi.

La Turquie a coordonné à Ankara un échange important de 26 prisonniers entre la Russie et certains pays occidentaux, parmi lesquels se trouve le journaliste américain Evan Gershkovic, détenu en Russie depuis 2023. Vadim Krassikov, un agent russe présumé emprisonné en Allemagne pour l'assassinat d'un ex-commandant séparatiste tchétchène à Berlin en 2019, fait également partie des prisonniers remis à la Russie, a rapporté l'Agence France-Presse.

Le MIT (services de renseignement turcs) «a mené à Ankara l’opération d’échange de prisonniers la plus importante de ces derniers temps, qui a impliqué l’échange de 26 personnes provenant des prisons de sept pays différents (Etats-Unis, Allemagne, Pologne, Slovénie, Norvégie, Russie et Biélorussie)», a annoncé la présidence turque dans un communiqué.  

«Dix prisonniers, dont deux mineurs, ont été transférés en Russie, treize en Allemagne et trois aux États-Unis», a-t-elle continué. Ces «deux mineurs» seraient les enfants d'un couple d'espions russes, Artem Viktorovich Dultsev et Anna Valerevna Dultseva, arrêtés fin 2022 en Slovénie, et qui avaient été placés en famille d'accueil, selon les médias slovènes.

«Les prisonniers ont été transportés en Turquie par sept avions, dont deux des États-Unis, un d'Allemagne, de Pologne, de Slovénie, de Norvège et de Russie, dans le cadre de l'opération d'échange de prisonniers», précise le communiqué.

Cet accord, l'un des plus importants depuis la Guerre froide, prévoit également la libération de Paul Whelan un ex-membre de la Marine accusé d'espionnage, selon CNN.

Un Échange «historique» salué par Joe Biden

À la Maison Blanche, entouré des familles des Américains libérés, le président Joe Biden a salué les «décisions courageuses et audacieuses» d'alliés européens pour rendre possible cet échange «historique», louant les «concessions importantes» faites par l'Allemagne et la coordination de la Turquie.

Les États-Unis ont également fait pression sur Moscou pour obtenir la libération d'Evan Gershkovich, condamné le 19 juillet en Russie à 16 ans de prison à l'issue d'un procès expéditif pour «espionnage», une accusation jamais étayée. La Maison Blanche a également révélé avoir œuvré pendant des mois à la libération de l'ex-ennemi numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, avant qu'il ne meure en février dans des circonstances troubles, au sein d'une prison de l'Arctique.

Il s'agit du premier échange entre Moscou et les Occidentaux depuis la libération, fin 2022, de la joueuse américaine de basket Brittney Griner, détenue en Russie pour une affaire de stupéfiants contre celle du célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, emprisonné aux États-Unis.

Pour Dmitri Oreschkine, un analyste politique indépendant établi à Riga, «aucun des deux camps n'a gagné». «C'est un match nul (...). Vladimir Poutine n'aurait jamais autorisé un accord pouvant être interprété comme un succès pour l'Amérique, l'Allemagne ou l'Occident en général», a-t-il assuré à l'AFP.

Un précédent échange en 2010 avait vu la libération de 14 espions, dont les Russes Anna Chapman condamnée aux Etats-Unis et Sergueï Skripal, agent double emprisonné en Russie.

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