Le président français Emmanuel Macron a insisté ce mardi sur «l’absolue nécessité de prévenir un embrasement» entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah au Liban, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Un apaisement nécessaire de la région. Alors que le Proche-Orient est en proie à un embrasement depuis la riposte militaire d’Israël, consécutive aux attaques terroristes du 7-Octobre perpétrées par le Hamas, Emmanuel Macron a rappelé «l’absolue nécessité» de faire en sorte que la situation n’empire pas sur le terrain, notamment avec le mouvement islamiste Hezbollah au Liban.
«Il a redit son extrême préoccupation quant à l’accroissement des tensions entre le Hezbollah et Israël le long de la Ligne bleue et souligné l’absolue nécessité de prévenir un embrasement qui nuirait tant aux intérêts du Liban que d'Israël, et constituerait un développement particulièrement dangereux pour la stabilité régionale», a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Emmanuel Macron a souligné «l’urgence pour toutes les parties d’avancer rapidement vers une solution diplomatique et a rappelé la nécessité d’observer la plus grande retenue».
l'émissaire du président américain attendu ce mercredi à Paris
«Les deux dirigeants ont évoqué les efforts diplomatiques en cours en ce sens», a ajouté la présidence française alors que l'émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est attendu mercredi à Paris. Amos Hochstein doit y rencontrer l'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, et la conseillère du président français chargée du Moyen-Orient.
L'Elysée s'active depuis des mois avec le ministère des Affaires étrangères pour éviter l'escalade entre le Liban et Israël. Amos Hochstein a, lui, fait la navette entre Israël et le Liban à la mi-juin pour tenter de parvenir à une désescalade entre les deux parties, en attendant un cessez-le-feu à Gaza qui devrait permettre de calmer également le front entre le Hezbollah et Israël, selon une source gouvernementale libanaise.
Le 8 octobre, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure dans la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sans précédent menée le même jour par l'organisation terroriste du Hamas dans le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin. Au lendemain de cette attaque, le Hezbollah pro-iranien au Liban a ouvert un front avec Israël en soutien au Hamas, et depuis les échanges de tirs dans les zones frontalières sont presque quotidiens.
Développement du nucléaire iranien
Paris essaie, de manière coordonnée avec Washington, de trouver une solution négociée sur la base de la résolution 1701 de l'ONU, adoptée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU (Finul) doivent être déployés dans le sud du Liban à l'exclusion des forces israéliennes et des milices, dont celle du Hezbollah. «La Finul constitue un élément essentiel de cette solution et sa sécurité comme sa liberté d’action doivent être préservées», souligne l'Elysée.
Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou ont par ailleurs condamné les derniers «développements» sur le programme nucléaire iranien, notamment «l’installation et l'alimentation de nouvelles centrifugeuses». «La France, avec ses partenaires, reste pleinement engagée pour continuer de faire pression sur le régime iranien, qui doit respecter ses obligations internationales et coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)», relève l'Elysée.
Selon l'AIEA, Téhéran a considérablement accéléré son programme nucléaire et dispose désormais de suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.