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«You're the sucker, you're the loser» : le débat entre Joe Biden et Donald Trump tourne à la foire d'empoigne (vidéo)

Pleins de ressentiments, les deux hommes ne se sont pas serrés la main au moment de leur rencontre. [© REUTERS/Brian Snyder]

Cette nuit s'est déroulé le premier duel entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, Joe Biden et Donald Trump. «You're the sucker, you're the loser» («Vous êtes le pauvre type et le perdant», en français), a lancé le président démocrate à son opposant républicain.

Un échange fleuri. Quatre ans après leur dernier débat, le démocrate Joe Biden et son prédécesseur républicain se sont affrontés en direct sur CNN à Atlanta ce jeudi 27 juin. Le président américain a notamment attaqué son adversaire en rappelant que ce dernier avait déclaré que la Première guerre mondiale était «inventée» et que ses combattants étaient des «perdants». 

Joe Biden a insisté sur le fait que l’ancien président était un «pauvre type» et un «perdant», rappelant que si Donald Trump avait refusé de se rendre au cimetière américain d’Aisne-Marne (Aisne) en 2018, lui s’y était rendu dimanche 9 juin pour «parler en bien de ces héros qui sont morts». 

En 2020, The Atlantic rapportait que l’ancien promoteur immobilier avait questionné son personnel à propos de cette visite : «Pourquoi devrais-je aller dans ce cimetière ? Il est rempli de perdants». Des propos que le démocrate de 81 ans a pris personnellement, notamment car son fils Beau, aujourd’hui décédé d’un cancer du cerveau, avait été déployé en Irak par l’armée américaine. Joe Biden a longtemps attribué le cancer de son fils aux fosses de combustion auxquelles il a été exposé pendant son déploiement. «C’est vous le pauvre type, c’est vous le perdant», a-t-il lancé à son opposant. 

Donald Trump, lui, a complètement nié ces déclarations, même si l’ancien chef de son cabinet, John Kelly, les avait confirmées, ajoutant que son ancien patron ne voulait pas inviter les amputés militaires lors d’un événement organisé en 2018, assurant que leur présence «n’était pas bonne» pour lui.

Un donald trump provocateur

Pendant plus d’une heure et demie, les deux candidats à l’élection présidentielle américaine se sont écharpés pour tenter de convaincre le plus d’électeurs indépendants avant le scrutin du 5 novembre prochain. 

Pour Donald Trump, Joe Biden a ouvert les frontières à «des terroristes». Ce dernier s’est défendu en assurant que son travail pour changer le système migratoire américain avait permis «40% d’entrées en moins» sur le territoire d’outre-Atlantique. «Quand Trump était président, il a séparé les enfants des familles en les mettant dans des cages, ce n’est pas une bonne manière de faire», a assuré l’octogénaire.

Le démocrate a notamment attaqué son adversaire sur un sujet qu’il sait délicat pour ce dernier, évoquant son action «terrible» contre le droit à l’avortement. «Les médecins doivent décider, les femmes doivent décider, je veux restaurer Roe vs Wade», a expliqué le président américain, faisant référence à un arrêt qui garantissait depuis 1973 le droit d’avorter au niveau national, annulé par la Cour suprême en juin 2022 après la nomination par Donald Trump de juges conservateurs. «Il est prêt à arracher le bébé du ventre de sa mère et à le tuer», a provoqué le milliardaire.

Concernant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Trump a assuré : «si on avait un président respecté par Poutine, il n’aurait jamais envahi l’Ukraine», ajoutant même que s’il avait été président, «Israël n’aurait jamais été envahi par le Hamas», accusant son opposant de se comporter «comme un Palestinien», car Joe Biden plaide pour la libération des otages et la fin de la guerre.

Tout au long du débat, les thèmes évoqués ont laissé place à des sous-entendus et des insultes. Mais l’état de santé de Joe Biden a joué en sa défaveur. Voix enrouée, regard hagard, difficultés à s’exprimer… Si les deux candidats à l’élection présidentielle américaine n’ont que trois ans d’écart, le contraste était saisissant et le républicain s’en est servi.

«Je ne sais vraiment pas ce qu’il a dit à la fin de cette phrase. Je ne pense pas qu’il sache ce qu’il a dit non plus», a glissé Donald Trump à un moment du débat. 

Aux États-Unis, où la polarisation politique est extrême, le duel entre les deux adversaires ne devrait pas faire bouger les lignes.

 

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