Le Conseil de l'Europe alerte ce jeudi 20 juin sur l'augmentation des discours anti-immigrés et des actes antisémites dans les pays européens depuis le début du conflit israélo-palestinien en octobre dernier.
La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (Ecri), organe du Conseil de l'Europe, a exprimé son inquiétude dans son rapport annuel publié ce jeudi, concernant la hausse des discours «hostiles» de «responsables politiques» envers les réfugiés et l'augmentation des actes antisémites et anti-musulmans depuis le 7 octobre.
Le rapport souligne que le risque de tels discours est particulièrement élevé en période de campagne électorale. «L'autorégulation des responsables politiques et des médias est essentielle, et ils doivent rendre des comptes quand les lignes rouges sont franchies», a déclaré Bertil Cottier, président de l'Ecri et professeur émérite de droit à l'Université de Lausanne, lors d'une conférence de presse.
Disparité dans l'accueil des réfugiés
Malgré ces préoccupations, l'Ecri a salué les «efforts remarquables déployés» pour accueillir les «personnes déplacées d'Ukraine», tout en déplorant les «différences significatives observées» dans la qualité de l'accueil réservé «aux réfugiés et aux autres personnes bénéficiant d'une protection internationale».
«Certains États ont continué de restreindre l'accès à l'asile des personnes non européennes», rappelle l'institution, en insistant sur le fait que «toutes les personnes déplacées par la guerre et d'autres situations d'urgence devraient se voir proposer rapidement une protection».
montée des actes antisémites et anti-musulmans
Depuis «l'attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre menée par Israël à Gaza», plusieurs pays européens ont constaté une «montée en flèche de l'antisémitisme», indique le rapport.
Cependant, l'Ecri a noté de manière encourageante que de nombreux chefs d'État, de gouvernement et membres de la société civile ont manifesté leur solidarité avec les communautés juives d'Europe depuis cette date.
Parallèlement, l'Ecri a observé une «sensible augmentation» des incidents «motivés par la haine à l'encontre des musulmans». Le rapport mentionne que «les personnes portant des symboles religieux visibles ou des vêtements traditionnels ont parfois été présentées comme étant associées au terrorisme ou à l'extrémisme».
Le Conseil de l'Europe, basé à Strasbourg, rassemble 46 États signataires de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. Ses divers organes veillent à l'application de ces droits à travers le continent.