Un groupe paramilitaire en conflit avec l’armée régulière depuis avril 2023 a mené une offensive contre le village de Wad al-Noura, dans l’État d'al-Jazira. Le bilan serait de 100 morts, un chiffre encore en attente de confirmation par une organisation locale.
Des militants prodémocratie au Soudan ont fait état jeudi d'une attaque menée par un groupe paramilitaire contre le village de Wad al-Noura, dans l’Etat d'al-Jazira. Il y aurait eu «jusqu'à 100» morts selon un premier bilan.
L’attaque a été dirigée par les Forces de soutien rapide (FSR) -des paramilitaires en guerre contre l'armée soudanaise depuis avril 2023 - contre la bourgade «à deux reprises» avec de l'artillerie lourde, a indiqué le «comité de résistance de Madani» dans un communiqué publié ce mercredi.
#UPDATE The village of Wad al-Noura in the Sudanese al-Jazeera region was raided by RSF troops and at least 100 people were killed.
Raids were also carried out on different surrounding villages and the total loss is estimated to be even higher. - local sources pic.twitter.com/lHUn0PFRCT— UK R REPORT (@UKR_Report) June 6, 2024
L’organisation locale, réseau d'entraide entre habitants, dit toutefois «attendre un bilan confirmé des morts et des blessés» dans ce village de l'Etat d'al-Jazira, dans le centre du pays. Alors que des images de rangées de linceuls blancs disposés sur le terrain ont été publiées sur les réseaux sociaux, les militants du comité ont déclaré que les paramilitaires ont «envahi le village», entraînant la fuite de nombreux habitants.
Des combats quotidiens
Dans un communiqué publié tard mercredi, les paramilitaires ont déclaré avoir attaqué trois camps de l'armée dans la région de Wad al-Noura et s'être heurtés à leurs rivaux «en dehors» de la zone habitée.
Alors que le Soudan se déchire depuis des décennies, des heurts violents ont éclaté le 15 avril 2023 à Khartoum, la capitale du pays. Depuis, le chef d’Etat Abdel Fattah Al-Bourhane, à la tête de l’armée régulière (les Forces armées soudanaises, FAS) et son bras droit, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemetti», chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide s’opposent.
Alors que les deux hommes étaient alliés pour mettre fin à la dictature d'Omar El Béchir, leurs rapports se sont détériorés au moment de mettre en place un gouvernement de transition. Depuis l’escalade du conflit, au moins 14.700 personnes ont perdu la vie et plus de 10,7 millions ont été déplacées de force en un an selon les chiffres communiqués par Amnesty International.