Près de 100 millions d’électeurs sont inscrits pour les plus grandes élections jamais organisées dans l’histoire du Mexique ce dimanche, alors que la campagne a été marquée par de nombreux actes de violences.
Du jamais vu. Les quelque 99 millions d’électeurs s'apprêtent à élire dimanche au Mexique la première présidente dans l'histoire du plus grand pays hispanophone au monde, où la violence a rattrapé la campagne avec au moins 25 candidats aux élections locales tués dans ce pays miné par le narcotrafic, qui est aussi le premier partenaire commercial mondial des États-Unis.
Les premiers bureaux de vote doivent ouvrir à 8h du matin dans la péninsule du Yucatan (sud-est), puis une heure plus tard dans le centre du pays, dont dans la capitale Mexico.
Cependant, les autorités mexicaines ont annoncé samedi 1er juin avoir suspendu les élections générales prévues dans les villes de Pantelhó et Chicomuselo, situées dans l'État du Chiapas, dans le sud-est du pays. En effet, l'Institut des élections de cet État limitrophe du Guatemala a cité «des actes de violences» qui ont empêché l'installation de bureaux de vote, en évoquant l'irruption d'inconnus qui ont brûlé des documents dans les bureaux de vote à Chicomuselo vendredi 31 mai.
Les fonctionnaires mobilisés pour ces élections dans cette ville disputée par les cartels de la drogue, ont également dénoncé des menaces.
Les deux favorites sont Claudia Sheinbaum, du Mouvement pour la régénération nationale (Morena) orienté à gauche et sa rivale de centre-droit Xochitl Galvez, soutenue par une coalition de trois partis.
De nombreuses missions qui lui incombent
La lutte contre la violence des cartels, des gangs et des bandes sera le premier défi de la future présidente, d'après Michael Shifter, chercheur au centre d'analyse Dialogo Interamericano, dont le siège est à Washington. Et pour cause, quelque 450.000 personnes ont été assassinées au Mexique depuis 2006, quand l'ex-président Felipe Calderon a envoyé l'armée contre les cartels.
Dans ce contexte, Claudia Sheinbaum a promis de poursuivre la politique actuelle visant à s'attaquer aux causes de la violence plutôt que le tout-répressif, tout en luttant contre «l’impuni». Xochitl Galvez a quant à elle promis d'en finir avec les «accolades» aux cartels.
Outre les narcotrafics, la «presidenta» aura également pour mission de consolider l'État-providence, dans un contexte budgétaire qui se dégrade en raison des prévisions qui annoncent un déficit à 5,9% du PIB pour 2024, le plus important depuis des décennies. Elle devra également gérer la relation bilatérale intense et complexe avec les États-Unis.