Alors qu'elle avait demandé le retrait d'un portrait qu'elle estimait vexant, l'héritière australienne Gina Rinehart s'est vu refuser sa requête. La caricature, elle, a fait le tour du monde.
Un portrait objectivement laid qui illustre parfaitement l’«effet Streisand». Alors que Vincent Namatijra, un artiste aborigène, a dévoilé une série de portraits inspirés de personnalités ayant un lien avec l’Australie, Gina Rinehart, la femme la plus riche d’Australie a tenté de faire retirer celui qui la représentait. Une requête qui a produit l’exact effet inverse : la photo de l’œuvre a fait le tour d’Internet… et du monde.
Ces œuvres, dévoilées dans le cadre d’une exposition à la National Gallery of Australia (Canberra) intitulée «Australia in colour» sont assez caricaturales. Les traits sont exagérés, la ressemblance n’est pas vraiment présente, sans toutefois être absente. Et pour confirmer les éventuels doutes que pourraient avoir les spectateurs, l’artiste à l’origine de ces portraits a pris le soin d’apposer le nom des personnes représentées. Parmi la série, on retrouve notamment un portrait de Jimmi Hendrix, de la reine Elizabeth II ou de lui-même.
Une habituée des réclamations
L’effet Streisand, phénomène médiatique involontaire qui tient son nom de la chanteuse américaine ayant demandé la dépublication de photos aériennes prises en 2003 et montrant sa propriété située à flanc de falaise à Malibu (Californie), est en effet très similaire à l’histoire qui est arrivée à la septuagénaire.
Plus précisément, l’héritière de l’empire minier Hancock Prospecting, spécialisé dans le minerai de fer, aurait demandé le retrait de son portrait, selon le Guardian Australia. Une requête rejetée par le musée, qui a indiqué que le dialogue autour des œuvres était encouragé, dans un communiqué. «Nous présentons des œuvres d’art au public australien afin de l’inciter à explorer l’art, à en fait l’expérience, et à en apprendre davantage à son sujet», a-t-il ajouté. Entre temps, le portrait de la septuagénaire a été relayé par des médias du monde entier.
Membre des «amis du musée», ayant réalisé des dons compris entre 4.999 et 9.999 dollars à l’institut culturel, Gina Rinehart a déjà usé de son pouvoir pour faire pression. En 2023 par exemple, celle qui a un temps été la femme la plus riche du monde avait retiré un sponsoring de 15 millions de dollars à une instance sportive après qu’une joueuse a refusé de porter un maillot floqué au nom de son entreprise. La joueuse concernée avait justifié son choix en évoquant des propos tenus par le père de la milliardaire dans les années 1980, proposant une stérilisation des Australiens indigènes.