La police de Los Angeles a arrêté 93 personnes ce mercredi dans le cadre d’une manifestation pro-palestinienne à l’Université de Californie du Sud.
Une centaine de manifestants, rassemblés dans le parc du campus de l’Université de Californie du Sud pour protester contre la politique israélienne à Gaza ont été arrêtés par la police de Los Angeles.
«L'université est un campus privé et le groupe avait enfreint certains de ses ordres. Il s'agissait d'une violation de domicile et nous avons participé aux arrestations», a déclaré Kelly Muniz, capitaine de la police de Los Angeles.
Les manifestants s’étaient rassemblés vers 4h du matin mercredi, selon CNN, décrivant un rassemblement «pacifique». La direction de l’Université avait demandé aux manifestants de se disperser, mercredi après-midi, sous peine de faire appel aux forces de l’ordre pour violation de domicile.
La tension est montée d’un cran lorsque la police est arrivée sur les lieux, mais les étudiants ont été évacués et le campus a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre, selon la direction de l’université.
The protest on the UPC has ended. However, the campus remains closed until further notice. Students, faculty, staff, and people with business on campus may enter with proper identification.
— USC (@USC) April 25, 2024
Sur les réseaux sociaux, l’USC a toutefois indiqué que «les étudiants, le corps enseignant, le personnel et les personnes ayant des activités sur le campus peuvent entrer avec une pièce d'identité» malgré la fermeture du campus.
De nombreuses manifestations
Les étudiants protestataires de l’Université de Californie du Sud demandaient le boycott d’Israël par l’établissement, la fin de l’omerta sur «le génocide de la Palestine», la fin du déplacement des civils dans la bande de Gaza, mais également la protection de la liberté d’expression sur le campus, et l’interdiction des interventions policières dans l’enceinte de l’université.
Ces nouvelles arrestations et manifestations s’inscrivent dans un mouvement bien plus large de soutien à la Palestine dans les universités américaines, y compris les plus prestigieuses. Plusieurs dizaines d’étudiants ont également été arrêtés (puis relâchés) ces derniers jours à l’Université Columbia, ou encore à l’Université de New York.
Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre en Israël, qui a fait près de 1.200 morts dont une grande majorité de civils, le conflit israélo-palestinien est devenu une source de grandes tensions dans les universités américaines. De nombreux étudiants dénoncent la riposte du gouvernement israélien à Gaza, qui a fait plus de 34.000 morts, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
Ces étudiants ont également critiqué le soutien sans faille qu’a apporté le président Joe Biden à Israël, lui reprochant de ne pas protéger les populations civiles piégées à Gaza. Depuis, Joe Biden, sans remettre en question le soutien des États-Unis pour Israël, a plusieurs fois appelé à un cessez-le-feu, et s’est montré de plus en plus critique envers Benjamin Netanyahou.
un «virus de l'antisémitisme» qui se propage
Face à la multiplication de ces manifestations dans les universités, parfois ponctuées de relents antisémites, les élus Républicains et conservateurs demandent des sanctions.
Le président de la Chambre des représentants, le Républicain Mike Johnson, a ainsi appelé Joe Biden à prendre des mesures radicales : «Si cette situation n'est pas maîtrisée rapidement et si ces menaces et intimidations ne cessent pas, il sera temps de faire appel à la Garde nationale», a-t-il déclaré mercredi lors d'une visite à l'Université Columbia.
«Le virus de l'antisémitisme s'est propagé à d'autres campus», a-t-il également déclaré, ajoutant que leurs revendications ne relevaient en aucun cas de la liberté d'expression.
Le président américain tente quant à lui de ménager la chèvre et le chou. Dimanche dernier, le locataire de la Maison blanche avait déclaré : «Ces derniers jours, nous avons été témoins de harcèlement et d'appels à la violence contre des juifs (…) Cet antisémitisme flagrant est répréhensible et dangereux, et il n'a absolument pas sa place sur les campus universitaires, ni nulle part dans notre pays.»
Ce mercredi, la porte-parole de la Maison blanche, Karine Jean-Pierre, a toutefois déclaré que la présidence soutenait «la liberté d’expression, le débat et la non-discrimination». «Nous pensons qu'il est important que les gens puissent s'exprimer de manière pacifique», a-t-elle ajouté.