Si le match retour entre Joe Biden et Donald Trump semble tout tracé, après leur triomphe lors du Super Tuesday, la campagne présidentielle est cependant loin d’être terminée.
Un Super Tuesday couru d’avance, un nouveau duel Trump vs. Biden… L’élection présidentielle américaine peine à passionner les foules. Depuis des semaines, l’affiche de la présidentielle de novembre est déjà connue de tous, et les primaires du Super Tuesday n’ont fait que confirmer le match à venir, qui opposera le président sortant, Joe Biden, à son prédécesseur, Donald Trump.
Lors de ce «super mardi», au cours duquel une quinzaine d’États américains sont passés aux urnes pour les primaires démocrate et républicaine, les deux favoris du scrutin ont raflé presque tous les délégués en jeu, sauf dans deux territoires aux résultats inattendus.
Si Joe Biden et Donald Trump sont presque assurés de représenter leurs partis respectifs à l’élection de novembre, la campagne n’est cependant pas terminée. Pour être investis, les candidats doivent obtenir une majorité de délégués, puisque ce sont eux qui voteront, lors des Conventions nationales des partis, pour leur candidat. Il est quasiment sûr que Donald Trump et Joe Biden y parviendront, mais il reste encore du chemin.
En effet, selon les données d’Associated Press, Donald Trump a pour le moment obtenu 995 délégués sur les 1.215 requis pour l’investiture, et Joe Biden en a obtenu 1.497 sur les 1.968 requis. S’ils sont tous les deux proches du compte, de nombreux États doivent encore organiser des primaires. Une trentaine de journées électorales locales sont prévues jusqu’à l’été.
Des défis judiciaires pour Donald Trump...
Ces autres primaires devront permettre à Joe Biden et Donald Trump d’obtenir le nombre de délégués suffisants pour les investitures. Ils seront officiellement désignés candidats après les conventions nationales, qui ont lieu du 15 au 18 juillet pour les Républicains, et du 19 au 22 août pour les Démocrates.
Après l’abandon de Nikki Haley, Donald Trump est désormais le seul candidat en lice pour le parti républicain. Il va dès à présent pouvoir diriger sa campagne pleinement sur son duel contre Joe Biden, tout en jonglant avec ses ennuis judiciaires. En effet, l’ancien président américain fait l’objet de nombreuses poursuites, et est notamment visé par quatre procès au pénal, dont deux pour ingérence électorale lors de la précédente présidentielle.
Pour l’heure, ces affaires judiciaires n’ont pas entamé la popularité de Donald Trump, mais selon plusieurs observateurs, cela pourrait être le cas s’il venait à être condamné par la justice. C’est pourquoi la stratégie de l’ancien président consiste à retarder le plus possible ses procès, à coups de procédures d’appel et de tous les recours judiciaires possibles, pour les repousser après la présidentielle. Car en effet, s’il est élu en novembre prochain, Donald Trump pourrait s’autogracier et annuler la plupart des poursuites à son encontre.
Le premier procès pénal de Donald Trump est fixé au 25 mars prochain, et concernera les accusations de fraude qui pèsent contre l’ancien président dans le paiement de l’ancienne actrice pornographique Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison.
... et politiques pour Joe Biden
Pour Joe Biden, les prochains mois devront servir à convaincre sa base électorale et les indépendants de lui faire confiance pour un mandat de plus, malgré son âge, son principal handicap dans la course à la présidentielle. Le président américain, âgé de 81 ans, est en effet critiqué par de nombreux électeurs qui ne l’estiment plus capable d’exercer correctement sa fonction, en raison de nombreuses gaffes.
Le démocrate est également vivement critiqué par l’électorat jeune et l’aile gauche de ses partisans pour sa politique internationale, notamment dans le conflit entre Israël et le Hamas. Joe Biden bénéficiera ce jeudi d’une tribune exceptionnelle pour appeler les Américains à lui faire confiance, et les convaincre de ne pas céder aux sirènes du trumpisme : il doit prononcer le traditionnel discours de l’état de l’Union devant le Congrès et des millions de téléspectateurs. L'occasion de se poser une nouvelle fois en défenseur de la démocratie et de la Constitution américaine, pour creuser l'écart avec Donald Trump.
Les deux rivaux, sauf grosse surprise ou accident, se retrouveront donc dès septembre pour les débats officiels de la présidentielle, et en novembre pour le D-Day. Le duel s’annonce d’ores et déjà serré. De récents sondages suggèrent que l’élection de jouera dans un mouchoir de poche, avec tout de même un léger avantage pour Donald Trump : le Républicain obtiendrait 48% des voix, contre 43% pour Joe Biden (avec 3,5% de marge d’erreur), selon une étude Sienna College pour le New York Times.