Les élections législatives en Iran se tiendront ce vendredi. Les députés devront ensuite élire les membres de l’Assemblée des experts, qui ont pour rôle de superviser l’action du Guide suprême, à la tête de l’État iranien. Quelle est donc sa fonction ?
Des élections législatives en Iran, où l'Assemblée consultative islamique du parlement, «Madjles», doit être renouvelée.
L’assemblée, une fois constituée, devra élire l’Assemblée des experts, composée de 88 membres religieux. Celle-ci a en charge l'élection et la supervision du travail du Guide suprême, qui est en principe nommé à vie.
Depuis la Révolution islamique de 1978, qui a entraîné le renversement du Chah d’Iran, Mohammed Reza Pahlavi, seuls deux Guides suprêmes se sont succédés : Rouhollah Khomeini, en poste de 1979 à 1983, puis Ali Khamenei, élu en 1989.
Chef d’État, chef religieux et juge
Le Guide suprême porte la double casquette de chef de la République islamique d’Iran et de chef religieux du pays, qui est une théocratie et dont la religion officielle est le chiisme duodécimain.
Son rôle est de déterminer la politique générale de l'Iran après la consultation du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime et supervise l’exécution des politiques.
Par ailleurs, il arbitre les conflits entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire et supervise les politiques du régime et nomme les magistrats de la Cour suprême.
Ali Khamenei est aussi chef des armées et a donc le pouvoir considérable de déclarer la guerre.
Un rôle distinct du Président de la République
Ali Khamenei a un rôle bien distinct du Président de la République islamique d’Iran, une fonction qu’il a occupé à deux reprises, de 1981 à 1985 et de 1985 à 1989.
Depuis 2021, Ebrahim Raïssi est élu à ce poste puis nommé par le Guide suprême, après une élection au scrutin uninominal à deux tours. Le Guide suprême peut d’ailleurs démettre le Président de ses fonctions en cas de violation de la Constitution.
Le président de la République a pour fonction de faire exécuter les décrets et doit rendre des comptes au Guide suprême.
Des élections à faible suspense
Les élections législatives de ce vendredi laissent transparaître assez peu de suspense. Le parti des conservateurs iraniens, déjà largement majoritaire au parlement, avec 227 sièges sur 290, devrait remporter de nouveau ces élections.
Les leaders du principal parti d’opposition Front des réformes sont tous en exil. Ce parti possède vingt sièges au parlement depuis la dernière élection de 2020.
Depuis plusieurs mois, l'Iran traverse une période de forte inflation et de crise sociale. Celle-ci a été déclenchée par la mort de la jeune femme Jina Masha Amini, le 16 septembre 2022, qui a provoqué le soulèvement de la population iranienne pendant plusieurs mois.