Emmanuel Macron a salué ce vendredi le "courage" des Russes venus par milliers à Moscou, malgré le risque d'être arrêtés, pour assister aux obsèques d'Alexeï Navalny, le principal détracteur de Vladimir Poutine mort le 16 février dans des circonstances troubles en prison.
"Il en fallait du courage pour aller rendre hommage à Alexeï Navalny. Des milliers de Russes n’en ont pas manqué. Son héritage est là. Mémoire éternelle", a écrit le président français dans un message sur le réseau social X.
Il en fallait du courage pour aller rendre hommage à Alexeï Navalny. Des milliers de Russes n’en ont pas manqué.
Son héritage est là.
Mémoire éternelle.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 1, 2024
La romancière Lioudmila Oulitskaïa, critique de l'assaut russe en Ukraine et qui vit en exil en Allemagne, a été classée ce vendredi "agent de l'étranger" par les autorités russes, symbole de la répression qui frappe aussi les artistes.
Des centaines de personnes, militants des droits humains, opposants ou journalistes indépendants, ont été classées en Russie ces dernières années "agents de l'étranger", ce qui s'accompagne de strictes contraintes administratives et de l'obligation de s'afficher comme tels dans toute communication publique.
Emmanuel Macron réunira jeudi matin les patrons de partis politiques à l'Elysée pour évoquer "la situation en Ukraine", a appris l'AFP auprès de la présidence et de plusieurs dirigeants politiques vendredi.
La réunion est programmée à 10h30 sous le format des "Rencontres de Saint-Denis", déjà menées par le président de la République ces derniers mois avec les chefs des partis de la majorité et de l'opposition représentés au Parlement, a fait savoir l'Elysée.
Les oppositions ont pour la plupart critiqué les récentes prises de positions du chef de l'Etat, qui a affirmé lundi qu'il ne fallait pas exclure un possible envoi de militaires occidentaux en Ukraine à l'avenir.
L'opposant russe Alexeï Navalny, mort le 16 février à l'âge de 47 ans dans une prison de l'Arctique, a été enterré ce vendredi au cimetière de Borissovo à Moscou, entouré d'une partie de ses proches.
La foule réunie près du cimetière de Moscou où a été enterré ce vendredi l'opposant Alexeï Navalny a scandé «Non à la guerre !» en signe de protestation à l'assaut russe déclenché il y a plus de deux ans contre l'Ukraine.
«Il n'avait pas peur et nous n'avons pas peur !», ont encore lancé les sympathisants de Navalny, malgré un important dispositif policier dans la zone. «Nous ne pardonnerons pas !», ont-ils aussi crié.
Emmanuel Macron a affirmé jeudi que chacun de ses mots sur l'Ukraine était "pesé" et "mesuré" après ses propos sur l'envoi potentiel de troupes au sol dans le pays, qui lui ont valu une fin de non-recevoir de ses principaux alliés et une riposte cinglante de Vladimir Poutine.
"Ce sont des sujets suffisamment graves. Chacun des mots que je prononce sur cette matière est pesé, pensé et mesuré", a-t-il déclaré lors de l'inauguration du Village olympique des Jeux de Paris à Saint-Denis.
Il s'est toutefois refusé à tout "commentaire géopolitique" dans ce cadre, jugeant que ce n'était "pas le lieu" et que "le sport doit permettre l’unité et l’apaisement".
Le président russe Vladimir Poutine a juré ce jeudi que ses soldats engagés sur le front en Ukraine remporteront la victoire et ne reculeront pas, après plus de deux ans d'offensive militaire.
"Les membres des forces armées ne reculeront pas, n'échoueront pas, ne trahiront pas", a promis le président russe dans la conclusion de son discours annuel à la nation.
Vladimir Poutine a estimé ce jeudi que les menaces occidentales créaient un "réel" risque de conflit nucléaire, disant également que la Russie disposait d'armes "capables" d'atteindre les territoires de ces pays.
Les pays occidentaux "doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d'atteindre des cibles sur votre territoire", a averti le président russe lors d'un discours à la Nation. "Tout ce qu'ils inventent en ce moment, ce avec quoi ils effraient le monde, tout cela constitue une réelle menace d'un conflit avec une utilisation d'armes nucléaires, ce qui signifie la destruction de la civilisation", a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a rappelé que la Russie ne dispose pas uniquement d'armes nucléaires mais aussi de capacités conventionnelles qui peuvent atteindre le territoire européen, avec ce qu'on appelle des armes stratégiques non nucléaires, d'une portée comprise entre 1.500 et 2.000 ou 3.000 km.
Vladimir Poutine s'est félicité jeudi de l'avancée en Ukraine de ses troupes, qui ont obtenu ces dernières semaines plusieurs succès face à des forces de Kiev sur la défensive et manquant de munitions.
"Les capacités militaires des forces armées (russes) ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions" du front, a déclaré le président russe lors d'un discours à la Nation devant l'élite politique du pays.
Le président russe Vladimir Poutine a entamé ce jeudi à 12H13 locales (09H13 GMT) son discours annuel à la Nation à Moscou, selon des journalistes de l'AFP présents sur place, plus de deux ans après le lancement de son assaut contre l'Ukraine.
Vladimir Poutine doit notamment définir les grandes lignes stratégiques de la politique russe pour les prochaines années, à deux semaines d'une élection présidentielle qui doit le voir être réélu au Kremlin jusqu'en 2030.
«Il faut dire la vérité aux Français, la guerre n'est pas impossible», a déclaré ce jeudi sur CNEWS Manuel Valls, ancien Premier ministre.
Manuel Valls sur le risque d'une 3e guerre mondiale : «Il faut dire la vérité aux Français, la guerre n'est pas impossible», dans #LaGrandeInterview pic.twitter.com/WHUU33zKx4
— CNEWS (@CNEWS) February 29, 2024
Conforté par les avancées russes en Ukraine, Vladimir Poutine doit prononcer jeudi son discours à la nation, grand-messe annuelle lors de laquelle il définit les priorités de la Russie, à deux semaines d'une élection présidentielle sans opposition.