La Cour suprême de l’Alabama (États-Unis), a considéré dans un arrêt que les embryons étaient désormais considérés comme des enfants. Une décision très critiquée par le milieu médical américain et la Maison Blanche.
La très conservatrice Cour suprême de l’Alabama a considéré vendredi 16 février que les embryons conservés par congélation seraient désormais considérés comme des «enfants». Cette décision de justice a été critiquée par la principale association américaine consacrée à l’infertilité, mais aussi la porte-parole de la Maison Blanche, pour son impact sur les procédures de fécondation in-vitro dans l’État du Sud.
«Cette décision anti-famille aura probablement des conséquences dévastatrices et un impact sur la qualité des soins fournis par les cinq cliniques de fertilité de l’État», a déploré l’ONG Resolve, principale association de lutte contre l’infertilité, dans un communiqué publié lundi 19 février.
L’ordonnance de la Cour suprême de l’Alabama reflète «exactement le genre de chaos auquel on s’attendait quand la Cour suprême a renversé Roe vs Wade», selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, qui faisait référence à l’arrêt de 1973 instituant le droit à l'avortement, mardi 20 février dernier. «À travers le pays, les femmes en viennent à subir les conséquences dévastatrices des actions des élus républicains», a-t-elle déploré.
Une plainte à l’origine du chaos
C’est une plainte de trois couples contre une clinique pratiquant des fécondations in vitro qui est à l’origine de cette décision. Ils ont dénoncé la destruction accidentelle de leurs embryons par un autre patient dans un lieu de stockage, citant une loi de 1872 sur les morts de mineurs imputables à une faute.
Avec une majorité de sept juges contre deux, tous républicains, la Cour suprême de l’Alabama a jugé que la loi sur les morts infantiles s’appliquait «à l’ensemble des enfants, nés ou à naître, sans limite».
«Le peuple de l’Alabama a déclaré que la politique de cet État est que la vie humaine à naître est sacrée», a écrit le juge Jay Mitchell dans le texte de la décision, en référence à l'interdiction de l'avortement au sein de l'État.
En juin 2022, la Cour suprême des États-Unis mettait fin à la garantie constitutionnelle du droit à l’IVG, entraînant de nombreux États, notamment l’Alabama, à les restreindre ou les interdire. Depuis, la défense du droit à l’avortement est devenue un cheval de bataille des démocrates, qui préparent l’élection présidentielle de novembre prochain.