Une vidéo de la dernière apparition publique d’Alexeï Navalny a été diffusée sur la chaîne russe SOTA. Des images qui datent de la veille de la disparition de l’opposant politique, survenue ce vendredi 16 février, en prison.
Debout, ironique et souriant. La veille de sa mort en prison, survenue le vendredi 16 février, l'opposant russe Alexeï Navalny a participé par liaison vidéo à deux audiences devant un tribunal de la région de Vladimir. Malgré son incarcération, l’homme de 47 ans, jovial et sur ses jambes, n’avait pas hésité à plaisanter aux dépens du magistrat, au sujet d'une série d'amendes qui lui avaient été infligées, selon les images diffusée par la chaîne russe SOTA.
«Je vais vous envoyer mon numéro de compte personnel pour que vous, avec votre énorme salaire de juge fédéral, puissiez m'envoyer de l'argent», avait-il déclaré en riant, avant de lancer «votre honneur vous savez que mon compte en banque est vide et les décisions que vous allez prendre vont encore plus le vider».
La dernière apparition publique de Alexei Navalny: jeudi 15 février 2024, depuis sa colonie pénitentiaire lors d'une audience au tribunal @lsiafrica pic.twitter.com/HIbhvZxFyL
— L'important (@Limportant_fr) February 16, 2024
«Il n'a exprimé aucune plainte s'agissant de son bien-être, il s'est exprimé activement», a confirmé le tribunal de la ville de Kovrov à l'agence de presse d’Etat russe Ria Novosti.
Du côté de la défense d’Alexeï Navalny, un de ces avocats, l’Allemand Nikolaos Gazeas, a étayé ces affirmations dans un entretien au quotidien allemand Kölner Stadt-Anzeiger paru ce samedi. «Il a comme d'habitude paru en bonne santé, faisant forte impression», a précisé l’avocat. En outre, un des conseils de l'opposant, Léonid Soloviev, a indiqué qu'un défenseur de M. Navalny avait pu le voir mercredi et qu’«à l'époque tout était normal».
Ces images, capturées à quelques heures seulement de la disparition de l'opposant politique russe, renforcent la perplexité ambiante autour de sa mort dans une prison de l’Arctique. Le Conseil de l’Europe a, lui, estimé qu’il n’y avait «aucun doute» sur «l’entière responsabilité» de Moscou.